Crachats au visage, bousculades, agression, menaces, vols à l'étalage, etc. Des commerçants de Montréal en ont assez de voir une hausse de la violence au centre-ville. Certains d’entre eux ont décidé de briser le silence et disent avoir été agressés par des personnes en situation d’itinérance.
C’est le cas d’André Jude, gestionnaire du Forum de Montréal et de plusieurs autres immeubles à Montréal. Il a décidé de livrer un témoignage poignant à Noovo Info.
Selon son récit, il aurait été agressé à deux reprises sans que les agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) n’interviennent.
Une première personne intoxiquée l’aurait approché et aurait tenté de l’attaquer.
Mais la deuxième altercation semble l’avoir davantage ébranlé.
«Une autre personne avec des problèmes de santé mentale n’aimait pas la façon dont je la regardais, se souvient-il. Il m’a sauté dessus. Je me suis défendu sans le frapper. D’autres personnes sont intervenues.»
Pas un cas isolé
Une restauratrice du coin aurait vécu une situation similaire.
La gérante du restaurant Mandy’s aurait tenté d’empêcher une personne en situation d’itinérance d’entrer dans l’établissement. En colère, l’individu lui aurait claqué la porte en verre au visage, si bien qu’elle a éclaté.
Lors des deux agressions, M. Jude dit avoir appelé la police. Mais, selon lui, le SPVM ne répondrait parfois pas aux appels ou interviendrait trop tard.
«Les deux occasions, je n’ai pas eu de réponse. 20% à 30% de nos appels ne sont pas répondus. On a donc doublé nos effectifs en matière de sécurité», a-t-il expliqué.
Noovo Info attendait une réponse du SPVM au moment d’écrire ces lignes.
La Société de développement commercial de Montréal, qui représente 5000 entreprises, n’en peut plus et a décidé de dénoncer la situation.
On affirme que l’été 2025 a été le pire moment que les entrepreneurs ont vécu et que l'un des parcs près du centre commercial est devenu un véritable marché à ciel ouvert de drogues dures.
«On commence à tolérer des gestes qui n’étaient pas tolérés. Consommer des drogues dures devant des garderies, depuis quand on tolère ça?» s’est insurgé le directeur général de la Société de développement commercial, Glenn Castanheira.
«On ne veut pas attendre de devenir Gotham avant d’appeler Batman.»
M. Castanheira raconte qu’un gérant d’hôtel du centre-ville «s’est fait battre par une toxicomane récidiviste», alors que les policiers l’auraient reconnu immédiatement quand ils sont arrivés sur les lieux.
Interrogé par Noovo Info, Rémi Fleurant – un homme en situation d’itinérance – dit qu’un manque de ressources en aide psychologique et sociale explique ce phénomène.
Quant aux résidents du secteur, ils sont en train de se mobiliser afin d’urger les partis politiques à prendre position sur la crise lors de la prochaine campagne électorale.
À voir dans la vidéo.
Note de la rédaction: l'amorce de la version initiale de cet article localisait les commerçants affectés au mauvais endroit. Pour plus d’information, consultez les normes éditoriales de Noovo Info.
