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En entrevue au Fil 17 h, sur les ondes de Noovo Info, Luc Boileau confirme que toutes les informations colligées actuellement, notamment par le biais de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESS), dont il était le dirigeant jusqu’à il y a deux semaines, laissent présager une certaine amélioration de la situation.
Un autre élément change aussi la donne : l’arrivée sur le marché du Paxlovid. Ce médicament, approuvé il y a une semaine par Santé Canada, est un antiviral commercialisé par Pfizer qui aidera les Québécois atteints de la COVID-19 à se soigner en atténuants les symptômes. Quelque 6300 traitements ont été livrés au Québec.
«On n’en a pas beaucoup de doses, mais bien les utiliser pourrait aussi aider à réduire les hospitalisations», affirme le Dr Boileau.
Le 30 décembre, quand Québec a fermé les restaurants et imposé un couvre-feu, 1063 personnes atteintes de la COVID étaient à l'hôpital. Le bilan quotidien dévoilé mardi faisait état de presque 3300 personnes hospitalisées, dont 263 aux soins intensifs, alors que 85 décès s’ajoutent au bilan provincial. C’est trois fois plus en l’espace d’à peine un mois, et on annonce néanmoins la réouverture des restaurants le 31 janvier, et des salles de spectacle et de cinéma la semaine suivante. Y voit-il un paradoxe?
«Ce n’est pas un paradoxe. Quand on a fait ça, le 30 décembre, […] c’est qu’on avait tous les indices que c’était pour monter [en flèche], alors il fallait casser la transmission à ce moment-là, baisser le rythme de contagion.»
Des sondages en font état : la vaste majorité des Québécois continuent de suivre les consignes, mais ils sont de plus en plus nombreux à être excédés et à se permettre de les enfreindre. Des mesures sanitaires que personne ne suit ne servent à rien, le Dr Boileau en est conscient. «La santé. Publique, ce n’est pas une science qui permet de tout contrôler les comportements humains, on doit en tenir compte.»
Le risque de perdre l'adhésion des Québécois a pesé dans la balance des décisions à prendre, en convient le directeur de la santé publique, qui qualifie de «très difficile» la présente vague de contagion. «Elle est complètement différente des autres, ce n’est pas la même […] expression, pas la même contagion, pas la même maladie.» Et des gens, «pas mal» précise-t-il, continuent d’en mourir.
Le Dr Luc Boileau affirme que les ajustements annoncés mardi dans les consignes gouvernementales ne sont pas que des lueurs d’espoir. «C’est clairement pour permettre de redonner un espace de santé psychologique et de bien-être à beaucoup de citoyens, en particulier les jeunes.» Ces derniers pourront reprendre l’entrainement sportif, pas à pas.
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Restreindre le passeport vaccinal aux personnes triplement vaccinées est une chose «sur laquelle on doit réfléchir», dit-il d’emblée. Mais pour l’instant, ce n’est pas encore dans les cartons. Rappelons que 41 % des adultes seulement ont reçu leurs trois doses à l’heure actuelle, et le Dr Boileau encourage les gens à se procurer la dose de rappel, surtout pour les plus de 60 ans. Et aux non vaccinés, il lance d’être prudents. «Il est impossible que vous ne soyez pas infectés [à un moment ou à un autre].