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Les résidents ont appris, lundi, que leur résidence privée pour ainés (RPA) sera convertie en un simple immeuble à logements, cet été. À compter du mois d’aout, 200 personnes âgées se retrouveront sans services adaptés à leurs besoins.
Plus de sécurité, d’infirmerie, de réception, de boutons d’alerte dans les logements, etc.
«C’est un scandale ce qui se passe ici, déplore Marie-Paule Lebel, qui habite la RPA Mont-Carmel depuis six ans. Il faut continuer de se battre. C’est tout le filet social qui se défait.»
À voir dans la vidéo ci-contre.
Les résidents crient à l’injustice et ne veulent pas baisser les bras, alors que près de 100 RPA ont fermé leurs portes en 2021, selon le Regroupement des résidences privées pour ainés.
«Il y a des humains derrière le choix de ces RPA, explique la présidente du Réseau FADOQ, Gisèle Tassé-Goodman. Ces personnes ont besoin de services que leur apporte une résidence privée pour ainés. L’impact d’un déménagement a des effets majeurs pour ces personnes-là.»
«Quand je suis arrivée ici, on se disait: “on est ici pour 30 ans”, se souvient Constance Vaudrin, une autre résidente. J’ai 83 ans, alors on disait ça en blague. Mais non, ça vient de couper ça. Alors, tu es dans une ambigüité, une insécurité et je la ressens très fort présentement.»
La résidence, vendue récemment, avait inquiété d’emblée plusieurs résidents. Le nouveau propriétaire aurait toutefois assuré que l’immeuble allait demeurer une résidence privée.
Noovo Info a tenté de contacter le propriétaire de Mont-Carmel, sans succès.
La journaliste Camille Laurin-Desjardins rapporte qu’elle a été dirigée à une boite de relations publiques. On lui a expliqué que les intentions initiales de l’acheteur étaient de conserver Mont-Carmel en vie, mais «le taux d’inoccupation, le bas prix des loyers et l’état de l’immeuble avaient fait en sorte qu’il n’avait pas le choix de prendre cette décision».
L’ex-propriétaire de la RPA, Pierre Longpré, a toutefois contredit cette affirmation, disant que le tout «est absolument faux et qu’ils ont eu accès à tout ça bien avant».
«Nous tenons à vous assurer que nous souhaiterions vous garder à titre de locataires du Mont-Carmel après la transition et que nous serions très heureux de signer avec vous un nouveau bail comme simple locataire, au loyer actuel majoré de 3 %», peut-on lire dans l’avis d’éviction.
Une offre qui ne satisfait pas les résidents…
«Ce n’est pas tout le monde qui a notre âge et qui est en mesure de se défendre, mentionne le résident Normand Breault. C’est pour ça que notre préoccupation est de prendre soin de ces gens-là, de faire en sorte qu’on ne se fasse pas manger la laine sur le dos.»
«On n’aura plus de grande salle pour se rencontrer, ajoute Marie-Paule Lebel. Il parle d’avoir un beau gym luxueux en bas. Est-ce qu’on a besoin de ça? Voyons donc…»
L’histoire de Mont-Carmel a été entendue à l’Assemblée nationale, mercredi, alors que la députée de Québec solidaire Manon Massé a interpelé le gouvernement.
«Une résidente me parlait de tsunami, de véritables ravages humains. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et empêcher qu’un promoteur immobilier appauvrisse des centaines de locataires sans crier gare», a-t-elle lancé.