La crise du logement n’épargne personne. Plusieurs mères monoparentales, souvent victimes de discrimination lorsqu’elles se cherchent un toit, peinent à voir la lumière au bout du tunnel.
L’organisme Mères avec pouvoir, qui offre à ces femmes un toit et un accompagnement pendant plusieurs années, trouve que la situation est très préoccupante.
L’organisme possède une trentaine de logements sociaux pour des mères monoparentales, mais avec plus d’une centaine de femmes dans la liste d’attente de deux ans, l’endroit n'arrive pas à subvenir aux besoins grandissants.
«Historiquement, on a entre 40 et 80 familles en attente. Là, on est plus autour d'une centaine de familles qui attendent pour avoir une place», explique Valérie Larouche, présidente et directrice générale de Mères au pouvoir.
«Il y a plus d’attente et les femmes sont encore plus en situation d’urgence.»
L'organisme possède également un CPE et des intervenantes pour offrir un milieu de vie qui a empêché certaines femmes de se retrouver à la rue.
«Nous, on accompagne des mères pendant cinq ans pour qu'elle retourne aux études ou sur le marché du travail», indique Mme Larouche.
Parmi les femmes vulnérables qui y habitent, on retrouve notamment celles victimes de violence conjugale.
«Ça a changé ma vie, parce que j'ai pu me reprendre en main. Juste avoir un toit sur ma tête, ça enlève le sentiment de survie», explique une mère qui réside dans l’un des logements de Mères avec pouvoir après avoir fui son ex-conjoint violent.
Cette dernière est arrivée il y a trois ans avec sa fille de trois mois. Elle devra partir dans deux ans et mentionne qu’elle a déjà commencé à préparer son départ.
«J'économise pour ça. Je sais que ça devient de plus en plus cher et je me demande si je vais devoir retourner à la case départ», raconte-t-elle.
Mme Larouche rapporte que, selon la SCHL, un loyer considéré «abordable» à Montréal se situe dans les alentours de 1900$ par mois.
«Il n’y a pas de femme ici qui quitte en terminant ses études qui sont en mesure de payer un logement à ce prix-là», dénonce-t-elle, en ajoutant que la hausse des prix des loyers cause non seulement du stress aux femmes qui devront quitter, mais à l’équipe de l’organisme également.
Comme plusieurs, elle implore les gouvernements à accélérer la construction de logements abordables à Montréal.
À voir dans la vidéo.

