Début du contenu principal.
«On reçoit un premier appel d'une personne qui se fait passer pour ma soeur en grands sanglots», a confié le journaliste à Noovo Info, Julien Denis, dont les parents ont vécu cette situation. «Elle a raconté à ma mère qu'elle a été impliquée dans un accident de voiture et qu'une autre personne a été blessée au cours de cet accident.»
Ils ont par la suite dû attendre un deuxième appel, celui provenant de l'aide juridique. Une autre personne se faisait alors passer pour un avocat sous le nom de Me Blais.
«Me Blais nous explique que ma soeur a été emprisonnée et ne pourra pas sortir à moins de payer une caution de 4000$ puisque la dame a été blessée», a poursuivi Julien Denis.
Selon le présumé avocat, il fallait donner l'argent, en espèce, à un agent de caution qui se trouvait à Joliette. Le père a été mis au courant des faits et s'est dirigé à la banque pour prendre les fonds demandés.
Le présumé avocat les a rappelés pour leur mettre de la pression. À un certain moment, le père de famille s'interroge si quelqu'un a appelé sa fille sur son cellulaire. C'est ce qu'a fait Julien Denis tout de suite après.
«[Ma soeur] a répondu au téléphone. Elle était en meeting chez elle, en train de travailler», a-t-il dit, lui qui n'a pas hésité à confronter le présumé avocat lors d'un autre appel.
À VOIR AUSSI | Fraude grands-parents et IA: elle reçoit un appel troublant de sa «petite-fille»
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) est bien au courant de ce type de fraude. Les criminels deviennent de plus en créatifs, surtout avec l'intelligence artificielle.
Le nombre de cas de fraude explose sur le territoire. «Souvent, les gens vont dire qu'ils ont été convaincus par la voix», a prévenu Steve Belzil du SPVM. «La personne va pleurer, dire qu'elle s'est blessée, qu'elle a eu un accident et qu'elle a de la difficulté à parler. Ce sont des choses pour tromper les gens.»
La famille de Julien Denis n'a pas porté plainte aux autorités étant donné qu'ils n'avaient pas de preuves - les numéros étaient masqués - et que l'enquête n'aurait pas débouché, selon eux. Le SPVM maintient qu'il faut dénoncer ce type d'événement.
«Il faut que les gens nous informent. C'est comme ça qu'on va être capable de voir où les fraudeurs sont rendus et dans quel secteur ils travaillent», a expliqué M. Belzil. «Ça va toujours continuer.»
Voyez le reportage de Marie-Michelle Lauzon dans la vidéo.