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Comment faire pour vivre cette période? Comment s’y prendre? Comment réagir? À toutes ces questions, il est difficile de donner une réponse claire.
Colette Lupien, accompagnatrice en deuil, a perdu son garçon de 10 ans dans un accident en 1997. Le décès était survenu en août cette année-là.
«On est arrivés aux Fêtes pas très longtemps après. C’est sûr que le premier Noël a été désastreux», a témoigné Mme Lupien dans un entretien avec Noovo Info. «Tout était là, tous les souvenirs étaient là; même son petit chien s’ennuyait, le cherchait, l’attendait à la porte.»
«Le deuxième Noël n’a pas été mieux» pour Mme Lupien et sa famille, qui ont décidé par la suite de changer leurs traditions du temps des Fêtes, «pour que ce soit plus léger, plus doux». «Ça a apporté beaucoup d’apaisement dans la famille», dit-elle.
Selon François Rainville, chef du service multidisciplinaire de la Maison Michel-Sarrazin, qui offre des services de soins palliatifs à Québec, la clé est de respecter ses capacités et son énergie, et «se donner le droit d’être heureux et d’avoir de beaux souvenirs, de les partager, d’avoir quand même du plaisir,» même si cela peut s’avérer difficile.
«On a des groupes avec des gens qui ne sont pas nécessairement âgés, qui ont un cancer avancé et qui ont des enfants encore mineurs. Ces personnes se mettent une grosse pression de créer une espèce de Noël magique, parce qu’ils se disent tout le temps: "est-ce que ça va être mon dernier Noël?"» relate M. Rainville. «Cette pression, ce n’est pas que les jeunes qui se la mettent. Ça peut être les grands-parents.»
Après la mort de son fils, Colette Lupien lui avait écrit une lettre. «Je l’avais déposée en-dessous de la crèche à la messe de minuit», se souvient-elle. «Pour moi, c’était comme si ça allait se rendre à lui. Il y a toutes sortes de façons de s’apaiser.»
Josée Masson, fondatrice et directrice de Deuil-Jeunesse, un organisme de Québec qui accompagne des familles dans le deuil, conseille aux personnes endeuillées de se questionner sur ce qu’elles veulent vraiment et de le nommer à leurs proches.
Et il faut prendre soin de soi. Mme Masson prend l’exemple d’une mère. «Elle est endeuillée, mais va penser au deuil de ses enfants avant le sien», dit-elle. «Moi, je dis aux gens que c’est comme dans l’avion: "il faut mettre notre masque avant de mettre celui de nos enfants".»