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La journaliste Véronique Dubé a marché le long du Réseau express Vélo sur St-Denis en tournant sur Rachel pendant deux heures et demie. Elle a capté au moins une trentaine de cyclistes qui brûlaient le feu rouge sans-gêne.
Certains cyclistes rencontrés par Noovo Info connaissent la loi, mais avouent être téméraires. «Je ralentis, mais j’y vais s’il n’y a pas de voiture. Je sais que c’est illégal», a admis un homme.
Deux usagères des pistes cyclables montréalaises ont expliqué leur point de vue sur la question. Selon elles, le Code de la sécurité routière est élaboré uniquement pour les automobilistes.
«Il y a des lois qu’on peut respecter, d’autres que l’on peut bafouer si on veut de la fluidité. Pour moi, ce sont des contraintes qui sont niaiseuses que d’attendre à la lumière rouge quand t’es à vélo ou à pied.»
Par ailleurs, le SPVM a transmis ses chiffres par rapport aux billets d’infractions distribués aux cyclistes et aux piétons depuis cinq ans. On remarque une baisse marquée. En 2017, ils étaient 12 644 cyclistes à avoir reçu une contravention. En 2022, on en comptait 7124, soit une diminution de 22%.
Pour ce qui est des piétons, il s’agit d’une baisse de 61%. Alors que 36 505 contraventions avaient été données il y a 5 ans, le bilan est maintenant à 13 125.
Noovo Info a montré ses vidéos à l’organisme Vélo-Québec. La directrice des programmes, Magali Bebrone, explique que même si les cyclistes sont dans l’illégalité lorsqu’ils passent sur le rouge, la plupart semblent avoir fait une évaluation des risques avant de poursuivre leur route.
«À mon avis, ce sont des habitués qui savent que les mouvements à ce moment-là et à cette intersection-là, savent qu’il n’y en a pas de croisements, mais techniquement c’est certain que tout ça, c’est illégal», a-t-elle ajouté en entrevu.
Mme Bebrone soutient que plusieurs pays ont mieux adapté leur signalisation sur les virages à droite par exemple, pour permettre une meilleure fluidité et cohabitation. «Si on était en France, sous le feu de circulation on aurait un petit signe de céder les passages pour les cyclistes qui les autoriserait à tourner à droite», a-t-elle souligné.
Mais, certaines images sont troublantes, admet Mme Bebrone . «Ici, sur Jean Talon, c’est un peu inacceptable de ne pas respecter les feux. C’est une artère extrêmement passante, ça va vite», a-t-elle lancé.
Sur des images, on peut voir des cyclistes porter des écouteurs ou des Air pods. En 2017, il était permis d’avoir une seule oreillette pour des discussions téléphonique alors qu'en 2023, c'est complètement interdit.
Selon Mme Bebrone, plusieurs d’entre eux ignorent ce changement apporté au Code de la sécurité routière.
Voyez le reportage de Véronique Dubé ci-contre.