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La cause: l'arrivée de nouveaux résidents dont plusieurs proviennent de l'hôtel Albert qui a fermé ses portes pour des raisons de sécurité en 2022.
«Ça a l'air d'un ghetto, ça a l'air d'un "crackhouse", ça a l'air pas bon», lance Monia Saint-Louis, résidente des Habitations Vimont de Sherbrooke.
Les détails dans la vidéo ci-contre.
La femme qui réside dans l'une des habitations à loyer modique n'ose plus sortir seule sur son balcon. Elle rapporte que les clients des vendeurs de drogue ou des travailleuses du sexe du secteur l'importunent régulièrement. Elle dit aussi ne plus dormir la nuit à cause des nombreuses allées et venues ainsi que des chicanes qui éclatent.
Pour elle, il est clair que ce sont les nouveaux locataires provenant de l'hôtel Albert qui amènent les problèmes. Elle a même installé l'an dernier une affiche à l'entrée des Habitations Vimont sur laquelle on pouvait lire «Hôtel Albert 2.0 revu et amélioré». L'affiche a été arrachée après quelques jours.
Mario Dubreuil habite sur la rue Vimont depuis six années, il constate lui aussi une détérioration de la qualité de vie. En plus de l'incessant va-et-vient, il constate beaucoup de vandalisme dans les immeubles. «Au moins deux fois par mois, les laveuses et les sécheuses sont vandalisées [...], c'est pour prendre la monnaie pour acheter de la drogue», explique M. Dubreuil. Il soutient aussi avoir déjà croisé à quelques reprises des visiteurs en train de fumer du crack dans les couloirs.
«Je suis une femme, c'est dangereux», dit tremblante Suzanne Palardy qui réside dans ces habitations de l'OMH depuis plus de douze ans. Elle a demandé un transfert à l'Office il y a plusieurs mois, elle souhaite quitter les lieux le plus rapidement possible.
La présidente de l'Office d'habitation municipale de Sherbrooke, Joanie Bellerose, n'avait jamais entendu parler des problèmes de cohabitation et d'activités illégales aux Habitations Vimont. Pourtant, tous les résidents interrogés par Noovo Info ont affirmé avoir fait des plaintes à répétition à l'OMHS.
Alors que certains disent que le CLSC et l'OMHS se renvoient la balle, d'autres disent avoir obtenu une oreille attentive de la directrice générale de l'Office. Comme le soutient Joanie Bellerose, l'OMHS se retrouve dans une situation complexe puisqu'il est de son devoir de reloger les personnes vulnérables qui se retrouveraient autrement à la rue.
«L'idéal, ça serait de faire de plus en plus de logements supervisés, un logement plus adapté avec du soutien pour les personnes qui en ont vraiment besoin parce que de passer de l'hôtel Albert à l'Office d'habitation municipale, peut-être qu'il manque quelque chose entre les deux», dit-elle.
Joanie Bellerose invite les résidents à faire part de leurs craintes à nouveau à l'OMHS et soutient que des caméras de surveillance pourraient être installées ou des agents de sécurité pourraient être embauchés pour assurer la sécurité des résidents.
Pour Suzanne Palardy, l'OMHS ne répond pas à ses devoirs: «C'est dans leur mission, pas seulement de nous donner un appartement, mais de voir à notre bien-être et premièrement à notre sécurité. Puis ils ne le font pas.»