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«Cher Journal»: des infirmières en milieu carcéral partagent les histoires horribles qu'elles vivent au quotidien

Menaces de mort, techniques de réanimation sur des détenus qui se sont enlevé la vie, salaire insuffisant, etc.

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«Cher Journal»: des infirmières en milieu carcéral partagent les histoires horribles qu'elles vivent au quotidien «Cher Journal»: des infirmières en milieu carcéral partagent les histoires horribles qu'elles vivent au quotidien

Les infirmières œuvrant en milieu carcéral en ont assez et ont décidé de faire part de leurs conditions de travail éprouvantes.

Menaces de mort, techniques de réanimation sur des détenus qui se sont enlevé la vie par pendaison, salaire insuffisant, etc. Les infirmières du centre de détention de Rivière-des-Prairies ont raconté leur quotidien dans le «Journal d’une infirmière», qui recueille plusieurs témoignages troublants d’employées.

«Cher journal, aujourd’hui à la prison, il y a eu une émeute. Les détenus ont mis le feu dans leur cellule, ils ont brûlé leur matelas. On doit être constamment sur nos gardes et guetter le danger.»
-Extrait du «Journal d'une infirmière»
«Aujourd’hui, j’ai eu à décrocher pour la première fois un pendu. Ça m’a complètement bouleversée.»
-Extrait du «Journal d'une infirmière»
Noovo Info (Noovo Info)

Pour se faire entendre, les employées de Rivière-des-Prairies et de la prison de Bordeaux ont décidé de manifester devant les centres de détention.

La présidente de la FIQ du Nord-de-l’île-de-Montréal, Isabelle Roy, soutient que certaines infirmières disent «aller au front» lorsqu’elles entament leur quart de travail.

Une infirmière se confie

Interrogée par Noovo Info, une infirmière du centre de détention de Rivière-des-Prairies dit craindre pour sa vie.

«Ici on fait affaire avec l’Institut Pinel en lien avec tout ce qui a trait avec la psychiatrie. On a des détenus qui sont considérés inaptes et qui sont en psychose», a-t-elle affirmé.

La dame ajoute que les infirmières n’ont pas le choix de procéder à des manœuvres de réanimation jusqu’à l’arrivée des secours lorsqu’un détenu s’est enlevé la vie dans sa cellule.

«C’est vraiment bizarre de faire des pressions thoraciques sur quelqu’un que tu sais qui ne va pas revenir.»

Noovo Info (Noovo Info)

Une situation alarmante

Isabelle Roy soutient que des infirmières des soins intensifs décident de faire le saut en milieu carcéral et «réalisent que chaque jour, elles se font insulter, pogner les fesses, menacées de viol».

«Des infirmières ont même été suivies jusque chez elles par des inconnus», indique-t-elle.

Malgré ces expériences bouleversantes, Mme Roy déplore que les infirmières en milieu carcéral obtiennent un salaire inférieur à celui d’une infirmière en CHSLD en raison de leur prime.

«C’est très alarmant la situation dans laquelle nos infirmières sont plongées. Il y a une pénurie flagrante de personnel…»

Noovo Info (Noovo Info)

Les infirmières comptent intensifier leurs moyens de pression à la mi-septembre. Toutes les infirmières des prisons provinciales seront alors concernées.

Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.