Dur lendemain d’élections fédérales pour le Nouveau Parti démocratique (NPD) qui se réveillait mardi matin sans chef et avec seulement sept sièges à la Chambre des communes.
Il faut remonter en 1993 pour constater une telle déconfiture du NPD au Canada. À cette époque, le parti avait obtenu neuf sièges. S’en est suivi un vaste processus de reconstruction qui avait conduit à la «vague orange» de 2011.
Jagmeet Singh a annoncé lundi soir, à la suite des résultats des élections fédérales, qu’il remettait sa démission.
Une certaine déception se fait sentir auprès de l’équipe du NPD, des partisans et des électeurs.
«C’est décevant pour tout le monde [...]. Je crois aussi que c’est un tournant pour le parti et je pense que c’est une opportunité pour nous de revenir à nos racines», a mentionné à Noovo Info Sacha Fusco, un Québécois venu à Vancouver pour donner un coup de main à l’équipe du NPD.
«Ce n’est pas la fin du NPD.»
«Je pense que c’est normal d’être déçu surtout après tout le travail qu’on a mis là-dedans. […] Ce n’est évidemment pas le résultat que l’on souhaitait, mais on se retrousse les manches», a assuré Jordan Larochelle à Noovo Info, un autre militant venu en renfort du Québec.
Selon M. Larochelle, qui a fait beaucoup de porte-à-porte, plusieurs électeurs ont partagé leurs craintes par rapport à la situation entre le Canada et les États-Unis. «Tout le reste a été éclipsé. Peu de monde nous parlait d’environnement ici en Colombie-Britannique, ni de la crise du logement qui est pourtant un enjeu important», a-t-il souligné.
Concernant le départ de Jagmeet Singh, Jordan Larochelle est confiant pour la suite des choses.
«La première fois que j’ai joint le NPD, j’avais 14 ans, c’était pour Jack Layton. Ensuite, Jagmeet Singh m’a redonné espoir, il m’a redonné envie de participer au mouvement. C’est un mouvement qu’on va continuer de construire qu’il soit là ou non. Les députés qui ont perdu leurs circonscriptions vont continuer à se battre dans leur communauté», estime-t-il.
M. Larochelle souligne que le NPD a fait plusieurs gains au fils des années à siéger à la Chambre des communes citant notamment l’assurance-médicaments et l’assurance dentaire.
Malgré tout, il sera difficile pour le NPD de se relever de cette défaite alors que pour être reconnu comme un parti officiel, un parti doit obtenir au moins douze sièges à la Chambre des communes.

