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Le Dr Décarie, quatrième spécialiste à se présenter à la barre, fait partie de l’équipe qui évalue les cas possibles de maltraitance de l’enfant à l’hôpital Sainte-Justine. Il a analysé deux examens d’imagerie qui lui ont été transmis par les équipes de Sherbrooke, au lendemain de l’admission du nouveau-né à l’hôpital, en mars 2022. Après avoir expliqué à la cour certaines notions d’anatomie du cerveau, le spécialiste a présenté en détail les éléments trouvés dans les examens de l’enfant.
Selon l’expert, des lacérations observées sur le cerveau de l’enfant grâce à un examen d’imagerie par résonance magnétique «seraient obligatoirement d’origine traumatique», a-t-il répété. Des collections anormales de sang dans le cerveau et des lésions dans le tissu cérébral ont notamment été détectées. L’ensemble des examens «suggèrent une atteinte traumatique de très grande importance avec des éléments pouvant suggérer une composante biomécanique de secouement répété», a expliqué le spécialiste.
«Il y a du sang dans tous les compartiments. C’est l’ensemble du tableau, du côté de l’imagerie, qui nous dit, vérifiez attentivement si ce n’est pas un cas de maltraitance de l’enfant», a déclaré le spécialiste. À ce stade-ci du procès, l’état de santé actuel de l’enfant plus d’un an après les évènements n’a pas été dévoilé, bien qu’il soit connu qu’il est toujours en vie.
Lundi, une urgentologue avait raconté sa discussion avec la mère de l’enfant, qui a rapporté que l’état de l’enfant s’était dégradé la veille de son admission à l’hôpital, après s’être étouffé avec le lait de son biberon. L’accusé, le père, lui aurait donné des «tapes» dans le dos avant de pencher légèrement sa tête. La procureure de la Couronne a questionné l’expert à savoir s’il était possible que cet évènement puisse expliquer l’état du cerveau de l’enfant.
Voyez le reportage de Guillaume Cotnoir-Lacroix dans la vidéo.
«Des accidents de la vie de tous les jours ne peuvent pas être responsables de la catastrophe cérébrale que l’on voit ici», a clairement répondu le neuroradiologiste, qui a transmis son inquiétude au médecin de Sherbrooke qui a demandé l’interprétation des examens, quant à un possible cas de maltraitance.
Les éléments partagés par le Dr Décarie ne constituent pas toutefois un diagnostic final, selon la procureure de la Couronne au dossier, Me Marilène Laviolette. «Il doit, avec les images, regarder et suggérer des diagnostics. Son diagnostic à lui, il suggère que c’est dû à la maltraitance, mais par la suite, il l’a dit à plusieurs reprises, c’est vraiment multidisciplinaire avec les autres médecins qui viendront donner un diagnostic final, lui n’en donne pas», a-t-elle expliqué.
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