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Le délestage a atteint des niveaux inégalés à tel point que de plus en plus de patients atteints de cancer en subissent les contrecoups.
C’est le cas de Stéphanie Noiseux, qui a décidé de se confier à Noovo Info. La jeune mère de famille, atteinte du cancer du col de l’utérus à un stade avancé, y est allée d’un poignant témoignage pour mettre un visage sur une réalité vécue par des milliers d'autres Québécois.
Voyez le témoignage dans la vidéo ci-contre.
«Malheureusement. Il n’y a plus de lits aux soins intensifs. Il n’y a pas non plus de personnel disponible pour me prendre en charge à la suite de l’opération, a expliqué la femme dans la trentaine, mercredi.
En effet, la hausse importante des hospitalisations dans la province a reporté des milliers de chirurgies. Celle de Stéphanie vient tout simplement d'être annulée. Une annonce qui a ébranlé la famille, raconte Mme Noiseux.
«J’ai des petits humains frustrés à la maison. La question qui m’a frappé, c'est quand mon plus vieux m’a posé la question en début de semaine: "oui, mais maman, le cancer, ça tue!?"»
«Son raisonnement a été : "OK, mais nous si t’es pas opérée, qu’est-ce qu’on va faire?"», a-t-elle ajouté, un trémolo dans la voix.
Alors que sa chirurgie devait avoir lieu à la fin du mois de janvier, Stéphanie a appris la semaine dernière que les plans venaient de changer. À ce moment, la mère s'est sentie abandonnée.
«J'aimerais vraiment ça voir le ministre de la Santé ou le premier ministre à côté de moi pour expliquer à mon fils ce qu’on va faire», a déploré Stéphanie Noiseux.
Bien d'autres Québécois vivent le même scénario, eux qui ont vu leur chirurgie être annulée, alors que leur vie est en jeu.
«On parle de chirurgies majeures importantes qui ne sont pas pratiquées à temps. Il y a des gens qui vont en mourir, mais il y a quelqu’un quelque part qui a des comptes à rendre aux familles du Québec», a lancé Mme Noiseux.
Questionné par Noovo Info sur la situation de Mme Noiseux lors d’un point de presse, le ministre de la Santé Christian Dubé a soutenu «comprendre que c’est difficile» et a ajouté «qu’il n’y a pas un médecin qui le fait [le délestage] de gaîté de cœur.» Ce dernier a renchéri en disant que les médecins ont besoin de personnel pour traiter nos gens. J’espère que dans les prochains jours ou les prochaines heures je pourrai vous dire qu’on l’a trouvé pour être capable de ne pas faire ce genre de choix là.»