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Mardi, les Premières Nations ont demandé d'être exemptées, qualifiant au passage le projet de réforme de la loi 101 de «colonialiste et paternaliste».
Dans la communauté anglophone, une autre manifestation est prévue samedi sur le campus du Cégep Dawson pour dénoncer la réforme.
Pour le compte de Noovo Info, Emmanuel Leroux-Nega a rencontré ces communautés qui, au-delà des impacts concrets de la loi, témoignent d’un malaise et d’une remise en question de leur place dans la société québécoise.
«Sur le coup, ma réaction, c’est de la colère, de la douleur et de la frustration. On lutte et on peine à préserver notre langue, qu’on a perdue après des années de colonisation, déplore la directrice du Centre d’éducation de Kanesatake, Robin Delaronde. On a pris sur nos épaules d’enseigner le français, l’anglais et le kanien’kéha à nos enfants. Mais la conséquence, c’est que lorsqu’ils quittent la réserve, certains ne maîtrisent pas totalement les trois langues.»
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«Il y a un mépris total de la part du gouvernement provincial, qui ne songe même pas à nous consulter avant d’élaborer ces projets de loi. On nous traite au final comme si nous étions des immigrants sur nos propres terres ancestrales.»
Eva Ludvig habite à Montréal depuis qu’elle a 8 ans. Cette ancienne réfugiée, qui est aujourd’hui membre du comité exécutif du Quebec Community Groups Network, est allée à l’école anglophone, comme elle n’avait pas accès à l’école francophone, n’étant pas catholique.
«Je me sens chez moi et je me sens comme une Québécoise. Je me sens insultée par l’approche de la CAQ. Je me sens comme si ma présence dérangeait», indique-t-elle.
Le vice-président du National Dispatch, Noah Sidel, ne voit pas la situation du même œil. Selon lui, la loi 101 a facilité l’intégration des anglophones dans la société québécoise.
«Le fait que je sois capable de faire une entrevue en français alors que mes parents n’étaient pas capables, c’est à cause de la loi 101. On va toujours être capables de parler anglais chez nous, dans la rue, les magasins, les sociétés, souligne-t-il. Promouvoir le français, par contre, ça nous aide à avoir une langue commune pour le Québec, pour assurer de garder notre culture pour les générations à venir.»
M. Sidel ajoute ne pas se sentir menacé en tant qu’anglophone.
Voyez le reportage complet dans la vidéo.