Deux anciens propriétaires d’une résidence privée pour aînés (RPA) de Longueuil auraient dérobé une dizaine de milliers de dollars à une dame souffrant de pertes cognitives.
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse affirme qu’Anthony Daoulov et sa conjointe se seraient versé des chèques au nom de Denise Champagne – une dame qui habitait la RPA Les Années Sans Soucis depuis 2015 et payait un loyer mensuel de 1050$ qui incluait la plupart des services.

L’avocate de la Commission des droits de la personne, Me Alexandra Tremblay, mentionne à Noovo Info que «10 chèques de loyer supplémentaires et trois chèques sans justification» ont été empochés par le couple.
C’est en 2018 que la fille de Denise Champagne a remarqué que quelque chose clochait. Alors qu’une ergothérapeute a évalué qu’elle ne peut plus faire de chèque, elle s’aperçoit que, après avoir fait des vérifications dans le compte bancaire de sa mère, les propriétaires remplissent de faux chèques.
À la suite d’une plainte à la police, Me Tremblay explique qu’une expertise sur l’écriture a déterminé que les chèques «avaient été libellés par M. Daoulov ou ne portaient pas la signature de Mme Champagne». Les chèques étaient donc contrefaits.

La Commission des droits de la personne a déposé une plainte pour récupérer l’argent de Mme Champagne et le remettre à sa famille. Elle a obtenu gain de cause.
M. Daoulov a donc été déclaré coupable de fraude en 2024 et doit verser plus du double de la somme dérobée en dommages punitifs à la succession de Mme Champagne.
Le propriétaire se défend
Joint par Noovo Info, M. Daoulov soutient que «l’expertise est couverte d’erreurs». C’est pourquoi il a décidé de porter le verdict en appel.
Il assure que la dame lui engendrait des dépenses démesurées et elle voulait le rembourser par l’entremise de chèques.
«Elle avait un sérieux problème d’incontinence et a volé plein de papier de toilette.»
Il ajoute qu’il a donc décidé de la facturer «symboliquement» 20$ par papier de toilette.
Bien qu’il a avoué devant le tribunal avoir libellé les chèques, il se défend de ne pas les avoir signés.
De son côté, le tribunal a conclu que toutes les raisons évoquées pour justifier les faux chèques étaient risibles.
Aujourd’hui, M. Daoulov et sa conjointe n’exploitent plus la résidence pour aînés. L’homme n’a toujours pas l’intention de rembourser la somme de Mme Champagne.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.

