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Ce rapport, qui contient au total 11 recommandations adoptées à l’unanimité, relance le débat sur ce sujet délicat, d’ordre éthique, qui polarise l’opinion publique et les parlementaires depuis des années.
Comment se déroulerait le processus? À quel moment peut-on faire une demande anticipée d’aide médicale à mourir?
En entrevue sur les ondes de Noovo Info, le neurochirurgien et président de l’Association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité, Georges L’Espérance, a décortiqué la principale recommandation du rapport.
«La demande anticipée peut se faire à partir du moment où une personne reçoit un diagnostic de maladie neurodégénérative, dont la plus connue est la maladie d’Alzheimer, a-t-il expliqué. Mais il y a d’autres maladies, comme la maladie de Parkinson, qui peut emmener certaines démences.»
«À partir du moment où la personne a un diagnostic, elle pourra décider, dans ses directives médicales anticipées, de dire que: “Quand je vais être rendu à telle étape de ma maladie, je voudrai avoir l’aide médicale à mourir.”»
Dr L’Espérance a ajouté que le patient lui-même pourra déterminer ce moment.
«Par exemple, lorsque je ne reconnaitrai plus mes petits-enfants, en fonction des valeurs de chaque personne et de ce qu’il considère comme étant sa dignité, la personne pourra nommer une personne de confiance, comme un fils.»
Cette personne aura la responsabilité d’avertir l’équipe médicale lorsque cette «étape» sera atteinte.
«L’équipe traitante va évaluer le patient pour voir si, effectivement, il est rendu à cette étape qu’il avait indiquée dans ses directives médicales anticipées», mentionne le neurochirurgien.
Dr L’Espérance s’est d’ailleurs dit satisfait des recommandations du rapport de la commission.
«Plusieurs médecins ont donné les mêmes demandes et on les retrouve dans le rapport. C’est extrêmement satisfaisant, il n’y a rien à dire», a-t-il affirmé.
Ce dernier a analysé la situation et estime que ce n’est qu’une question de temps avant que les personnes atteintes de troubles mentaux deviennent admissibles à une demande anticipée d’aide médicale à mourir.
«Nous n’avons pas assez de balises et de critères qui nous sont attribués par les psychiatres ou psychologues, nuance-t-il. Il faut prendre plus de temps, mais ça va venir d’ici 12, 24 ou 36 mois. Le gouvernement fédéral travaille aussi là-dessus.»
«Ces gens-là sont extrêmement souffrants et ils ont droit d’avoir l’aide médicale à mourir s’ils la demandent.»
La balle est désormais dans le camp du ministre de la Santé, Christian Dubé, qui devra décider s’il dépose un projet de loi donnant suite aux recommandations de la commission, en indiquant dans quelle mesure il souhaite accélérer le processus pour qu’il soit adopté avant la fin du présent mandat.