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Il a retiré un article permettant d'élargir l'aide médicale à mourir aux personnes souffrant d’un handicap neuromoteur grave, comme la quadriplégie.
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La députée Véronique Hivon fait partie de ceux qui ont critiqué cette partie de la loi.
«C’était la chose responsable à faire. Je n’ai pas d’objection à ce qu’on débatte de tout au Québec. C’est sain de débattre d’autres enjeux y compris de la question du handicap. On ne pouvait pas arriver avec un tout nouveau débat à deux semaines de la fin de session et de penser qu’on était capable de tout débattre ça en si peu de temps, sans aucun débat préalable», a expliqué Véronique Hivon, la députée de Joliette pour le Parti québécois, au bulletin Noovo Le Fil 17.
En point de presse, le ministre Dubé s’est justifié en disant avoir écouté l'avis du Collège des médecins, qui appuie l'ajout des handicaps neuromoteurs graves dans le projet de loi.
Selon la députée, ce n'est pas une réponse suffisante. Elle pense qu'il faut d'abord écouter les associations représentants les personnes handicapées et surtout les personnes concernées par ce type de situation.
«Est-ce que les personnes handicapées demandent à la société de pouvoir avoir cette possibilité? Jusqu’où et pour quel type de handicap devons-nous tracer la barre? Est-ce qu’il y a des enjeux éthiques? Par exemple, un jeune de 18 ans qui à la suite d’un accident sportif devient paralysé des deux jambes, est-ce qu’il peut le demander? Est-ce qu’il doit avoir un délai? Comment on doit encadrer ça? […] Ce n’est pas un enjeu qui a été porté au cours des dernières années, de manière très forte, sur la place publique. On doit d’abord se tourner vers les personnes directement touchées. Je comprends qu’il n’y a pas de consensus, mais c’est notre responsabilité», a-t-elle dit en entrevue au bulletin Noovo Le Fil 17.
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Pour Mme Hivon, il est nécessaire d'avoir un encadrement strict pour pouvoir permettre d'élargir l'aide médicale à mourir.
«Vous ne pouvez pas juste dire, si je dois me retrouver en CHSLD ou si je reconnais plus un proche, je veux l’aide médicale à mourir. Vous pouvez à l’avance exprimer vos souhaits, mais le moment venu, tous les critères de la loi vont devoir être rencontrés, y compris celui d’avoir des souffrances contemporaines. Au moment où vous n’êtes plus aptes, vous pouvez ne pas souffrir ou vous pouvez être dans un état qui fait en sorte que vous n’êtes pas dans des souffrances [...] Alors, le critère de la souffrance ne serait pas rencontré. C’est très important de rassurer la population en disant que ça ne sera pas un bar ouvert pour n’importe quelle circonstance, les critères de la loi vont continuer de s’appliquer», a précisé la députée.
Rappelons qu'actuellement, ce projet de loi exclut les personnes atteintes de santé mentale.
Voyez l'entrevue complète de Véronique Hivon avec l'animatrice Noémi Mercier dans la vidéo.