Plusieurs affiches de commerces ne sont plus conformes au Québec en vertu du projet de loi 96 sur la Charte de la langue française. Des commerçants toujours confus par cette réglementation s’exposent à des amendes de 3000 $ à 30 000 $ qui peuvent doubler et même tripler pour les récalcitrants.
On demande que la langue française soit prédominante, soit qu’elle occupe deux fois plus d’espace» que les termes en anglais.
Cette portion de la loi irrite des commerçants de la province, dont le propriétaire et fondateur de la boutique Imaginaire, Benoît Doyon.
«Je la trouve de moins en moins drôle», a-t-il laissé tomber lundi.
La loi exhorte également les commerçants à vendre des produits dont la couverture est en français ou contient du français. Or, ce n’est pas le cas pour tous les jeux de société qui se trouvent dans la boutique de M. Doyon.
«Venez me mettre les menottes au poignet, a répliqué le commerçant. Que voulez-vous que je fasse? Je suis ici pour répondre aux besoins des clients, pas aux besoins du gouvernement.»

Selon M. Doyon, la loi 96 aurait un impact considérable sur son entreprise, alors que plusieurs manufacturiers aux États-Unis pourraient cesser d’envoyer leurs produits au Québec.
Il explique que changer la couverture d’un jeu afin de la rendre conforme à la nouvelle loi représente des coûts astronomiques.
L’avocat en litige Me Alexandre Fallon admet que «beaucoup de manufacturiers vont se dire que ça ne vaudra pas la peine» de courtiser le marché québécois.
Il ajoute que les changements auxquels les commerçants font face seront «chaotiques».
«C’est assez compliqué cette mise en œuvre. Il y a eu de va-et-vient sur ce qui était requis au cours des trois dernières années», a-t-il souligné.
Depuis le projet de loi 96, Me Fallon rapporte qu’il y a bel et bien une hausse des plaintes déposées auprès de l’Office québécois de la langue française (OQLF).
Bien que les commerçants avaient jusqu’à dimanche pour effectuer tous ces changements, l’OQLF fera preuve de clémence et donnera du temps aux commerçants pour changer leur affichage.
Voyez le reportage de Félix-Antoine Audet dans la vidéo.

