Société

Triparenté au Québec: adopter un enfant à trois, un parcours parsemé d’embûches

«On est une famille et on va l’être pour toujours.»

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Adopter un enfant en tant que trouple: un parcours parsemé d’embûches Adopter un enfant en tant que trouple: un parcours parsemé d’embûches

La triparenté - ou la famille à trois - est un modèle peu répandu au Québec, mais qui existe ailleurs.

Éric, Jonathan et Justin viennent d’adopter une petite fille… mais la loi québécoise ne les autorise pas à être ses trois papas légaux. Ce n’est le cas que pour deux des trois hommes.

Pourtant, en Ontario, en Saskatchewan, en Colombie-Britannique et en Alberta, par exemple, la pluriparenté est reconnue.

«C’est trois fois plus de temps, trois fois plus de patience, trois fois plus d’argent, trois fois plus d’amour», fait pourtant valoir Éric.

Justin raconte que leur refus a été expliqué par l’absence d’études prouvant qu’une famille à trois pouvait être stable pour un enfant. Il note qu’il manque pourtant de familles prêtes à adopter au Québec.

En avril 2025, la Cour supérieure a pourtant statué que cette réalité familiale devait être reconnue. «La triparenté existe depuis longtemps», rappelle l’avocat Marc-André Landry. «Le jugement de la Cour supérieure stipule essentiellement qu’il est anticonstitutionnel de refuser qu’il y a plus de deux parents, parce qu’on discrimine sur la base du modèle familial.»

Le trio ne se laisse néanmoins pas abattre.

«C’est juste le début pour nous. L’adoption est faite, la bonne nouvelle, c’est qu’on n’a plus de compte à rendre à personne pour élever notre enfant.»
- Justin

«Notre chemin continue. On est une famille et on va l’être pour toujours. C’est la beauté de pouvoir être avec la petite, de la voir grandir et de savoir qu’elle va grandir avec nous. Peu importe ce qui va arriver, on va être une famille», renchérit Éric.

À voir dans le reportage de Lila Mouch.