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Depuis une dizaine de jours, on voit sur toutes les tribunes deux peuples qui se déchirent et qui s'affrontent sous nos yeux. Les images de cette guerre nous donnent des frissons dans le dos. Pour la plupart des Québécois, l'Ukraine et la Russie apparaissent bien loin et sont peu concrets. Ce n’est pas le cas pour Vladymyr.
Son quotidien est désormais teinté par le conflit, même s’il vit au Canada depuis 12 ans maintenant : son père est d'origine russe, et sa mère est Ukrainienne. Il a accepté de se confier à l’animateur Michel Bhérer, sur les ondes de Noovo Info.
Pour le résident de Montréal, il n’y a aucune ambigüité. Il se présente comme Ukrainien, parce que c’est dans ce pays qu’il est né. Ses grands-parents sont encore là-bas, et il est inquiet pour leur sécurité. «On ne sait pas ce qui se passe. Ça fait trois jours qu’il n’y a pas d’Internet, pas de chauffage, pas d’électricité. Et on n’a aucune idée de ce qui se passe là-bas.»
Sa famille immédiate est à Montréal, certes, bien à l’abri des affrontements. La situation, tant en Russie qu’en Ukraine, engendre beaucoup de stress. «Tu as le travail, tu as les enfants à t’occuper, et tu n’as aucune idée de ce qui se passe avec ta famille proche», décrit-il.
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La situation crée aussi beaucoup de stress chez ses amis d’origine russe. Plusieurs craignent d’être blâmés, d’être vus comme des «pro-Poutine», alors qu’il n’en est rien. On ne lui a pas rapporté d’incident impliquant des menaces directes envers eux, mais Vladymyr craint que des paroles malheureuses soient prononcées à leur intention.
«En fait, je suis pas mal certain que c’est ce qui arrive. Ils (les gens d’origine russe) ne veulent pas parler trop non plus, parce qu’ils sentent qu’il n’y a pas d’espace pour parler maintenant et (ne veulent pas) un peu plus d’attention sur eux», raconte Vladymyr Vaslov. Selon lui, l’attention doit plutôt être mise sur l’Ukraine en ce moment, surtout sur l’aide envoyée pour soutenir le peuple pendant les affrontements.
Il rappelle les atrocités de la guerre, les civils qui y laissent leur vie, pendant que les enfants qui assistent, impuissants, à ces horreurs qui s’offrent à eux, dans les rues. «Les gens ne sont pas en sécurité», déplore-t-il.