MONTRÉAL — Une autre grève s'annonce à la Société de transport de Montréal (STM), cette fois par un syndicat qui n'avait pas débrayé jusqu'ici, à savoir celui des 800 professionnels.
Il prévoit faire une «grève des heures supplémentaires», et ce, du 17 décembre au 11 janvier.
En novembre, ses membres s'étaient dotés d'un mandat de 10 jours de grève, à exercer au moment opportun. Son vice-président, Benoît Tessier, indiquait alors qu'il s'agirait de la première grève du syndicat en 31 ans d'existence.
Les membres de ce syndicat sont soumis aux dispositions sur les services essentiels. Il devra donc y avoir des discussions à ce sujet avec l'employeur, puis le Tribunal administratif du travail sera appelé à décider si la liste de services essentiels est suffisante.
La direction de la STM a fait savoir que «même si des discussions entre les parties doivent encore avoir lieu pour établir les services essentiels à maintenir, aucun impact sur la livraison du service n’est à prévoir».
Le syndicat n'exclut pas de durcir sa grève en janvier. «La grève du temps supplémentaire n’est qu’une première étape. Nous évaluerons nos autres options en janvier, sachant que nous avons obtenu un mandat fort de nos membres. Rien ne nous empêche de faire monter la pression d’un cran, si la direction de la STM demeure aussi intraitable au début 2026», a fait savoir M. Tessier.
Ce syndicat représente des professionnels, comme des ingénieurs, des architectes, des analystes et des conseillers. Il s'agit d'une section locale du Syndicat des employé(e)s professionnel(le)s et de bureau (SEPB), qui est affilié à la FTQ.
Une trentaine de rencontres ont été tenues entre la STM et ce syndicat. Les parties sont en médiation depuis le mois d'octobre.
«Les négociations se poursuivent en médiation. Comme avec les autres unités syndicales, la STM est entièrement mobilisée pour arriver à une entente afin d’éviter cette grève», a fait savoir la direction.
Le syndicat rapporte que l'enjeu du «maintien de l'expertise à l'interne» et de la sécurité d'emploi est crucial pour lui.
«Pour nos membres, c’est un bris de confiance fondamental envers la direction. L’employeur veut avoir l’option de montrer la porte à ses professionnels à sa guise, sans justification et sans limites. C’est inacceptable», a affirmé le vice-président du syndicat, Benoît Tessier.
De son côté, la direction indique que «la STM désire revoir les paramètres de relocalisation des employés, dont les délais de replacement, pour s’assurer de mobiliser les bonnes ressources au bon moment et d’optimiser l’expertise interne. En effet, beaucoup de projets sont financés et limités dans le temps. Les règles de sécurité d’emploi doivent refléter cette réalité, afin que celles-ci soient réalistes et viables dans le contexte financier actuel.»
Cette grève coïnciderait donc en partie avec celle qui est prévue par les 2400 employés d'entretien de la STM. Ceux-ci ont prévu débrayer du 11 décembre au 11 janvier. Il s'agirait également d'un refus de faire des heures supplémentaires par les membres. Le Tribunal administratif du travail doit rendre une décision au sujet des services essentiels à maintenir, dans leur cas, dans les prochains jours.
Lia Lévesque, La Presse Canadienne

