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Les pilotes d’Air Transat votent massivement pour la grève

La grève a récolté un appui de 99 % parmi les membres

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Un Airbus A330 d'Air Transat s'apprête à atterrir à Lisbonne juste avant le lever du soleil, le lundi 22 juillet 2024. (Photo AP/Armando Franca) Un Airbus A330 d'Air Transat s'apprête à atterrir à Lisbonne juste avant le lever du soleil, le lundi 22 juillet 2024. (Photo AP) (Armando Franca)

MONTRÉAL — Les pilotes d’Air Transat ont voté massivement en faveur d’un mandat de grève qui pourrait être mis à exécution à compter du 10 décembre.

Le syndicat des pilotes de la compagnie établie à Montréal a annoncé mercredi matin que la grève a récolté un appui de 99 % parmi ses membres, à l’issue d’une période de vote s’étant terminée mardi. Le taux de participation s’est élevé à 98 % chez les 750 pilotes syndiqués.

Le syndicat, qui fait partie de l’Association internationale des pilotes de ligne (ALPA), devra transmettre un préavis de 72 heures avant de déclencher une grève. Celui-ci pourrait donc être déposé dès ce dimanche.

Des négociations entre l’employeur et la partie syndicale sont toujours en cours, mentionne la vice-présidente du syndicat représentant les pilotes d’Air Transat, Bibianne Lavallée.

«Je dirais que le rythme des négociations s’est accéléré dans les deux dernières semaines, et dans les derniers jours encore plus. (...) Tout est en place pour essayer d’en arriver à une entente», a-t-elle dit en entrevue avec La Presse Canadienne.

«Il n’y a pas un pilote que je connais personnellement qui a envie d’aller en grève actuellement», a ajouté la commandante de bord, qui précise que les «progrès» des derniers jours à la table de négociations «ne sont pas suffisants» pour conclure un accord.

Rien n’est encore décidé quant à la forme que pourrait prendre une éventuelle grève des pilotes d’Air Transat. Il pourrait s’agir d’une grève générale ou d’autres actions menant à l’annulation de vols. «Tout est sur la table», a affirmé Mme Lavallée.

La convention collective actuelle est échue depuis avril dernier. Signée en 2015, elle a été prolongée à deux reprises. La première fois, lors de la tentative infructueuse de fusion avec Air Canada, et la seconde, au moment des efforts visant à relancer la compagnie aérienne à la suite de la pandémie de COVID-19.

«Maintenant, on se retrouve dans le fond du baril, autant en termes de rémunération que de conditions de travail, ce qui touche la qualité de vie, la gestion des horaires et la sécurité d’emploi», a soutenu Mme Lavallée.

Les pilotes réclament «des salaires et des conditions de travail conformes aux normes de l’industrie», selon l’ALPA. Mme Lavallée évoque que depuis quatre ans, 200 pilotes ont quitté la société «pour aller chercher de meilleures conditions de travail» ou «une meilleure rémunération».

Le syndicat a inauguré mercredi matin un «centre de grève» dans le même édifice que ses bureaux dans l’ouest de Montréal. Des pilotes bénévoles seront en poste pour coordonner notamment les piquets de grève et le rapatriement des pilotes des avions, s’il y a lieu.

Frédéric Lacroix-Couture

Frédéric Lacroix-Couture

Journaliste