Les Forces armées canadiennes connaissent une vague de recrues diplômées de la formation de base à l’École de leadership et de recrues de Saint-Jean-sur-Richelieu.
Ce texte est une traduction d’un article de CTV News.
Cela marque un changement radical après des années d’objectifs manqués et de difficultés à recruter davantage de Canadiens. Cinq pelotons ont récemment participé au défilé marquant la remise des diplômes après huit semaines pendant lesquelles les instructeurs ont mis à l’épreuve 204 futurs soldats, marins, aviateurs et nouveaux officiers.
«Cette année, nous avons offert 7600 places pour la formation de base, ce qui est un record», indique le commandant Marc Kieley.
«C’est le nombre le plus élevé que nous ayons jamais atteint depuis la fin de la guerre froide dans l’histoire des Forces canadiennes.»
— Marc Kieley, commandant aux Forces armées canadiennes
La soldate Erica Jerome-Valdez, âgée de 22 ans, faisait partie des recrues venues de tout le pays qui ont défilé devant des centaines de membres de leur famille et d’amis.
«Je pense que les Forces canadiennes ont travaillé très dur pour améliorer leur image et leur diversité», dit Mme Jerome-Valdez. «Je pense que l’environnement est devenu plus accueillant pour différentes personnes.»
Malgré les efforts déployés pour lutter contre les comportements sexuels répréhensibles dans les forces armées, seulement 18 % des candidats sont des femmes. Mais dans l’ensemble, les changements apportés ces dernières années contribuent à renforcer les rangs de l’armée, notamment grâce à l’augmentation des fonds alloués par Ottawa.
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En août, le premier ministre Mark Carney a annoncé des augmentations de salaire rétroactives au 1er avril 2025, dont une augmentation de 20 % pour les soldats de la Force régulière. Une nouvelle indemnité de service militaire et des initiatives compensatoires supplémentaires ont également été ajoutées.
«Tous les membres des FAC travaillent très dur», soutient Jerome-Valdez. «Je pense qu’il est juste que nous bénéficions de cette amélioration des conditions et des salaires. Je pense que cela contribue également à attirer davantage de personnes.»
Le processus de recrutement a également été rationalisé.
En octobre, un rapport du vérificateur général examinant le recrutement de 2022 à 2025 a conclu que l’armée n’avait pas attiré suffisamment de candidats pour répondre à ses besoins opérationnels. Il existe toujours un écart, mais il commence à se réduire.
«On croit souvent à tort que la plupart des personnes qui s’engagent ont entre 18 et 22 ans», explique le capitaine David White, instructeur à l’École de leadership et de recrues des Forces canadiennes. «Nous avons effectivement tendance à recruter des personnes plutôt jeunes, mais beaucoup de candidats que nous voyons arriver ont entre 20 et 30 ans, voire plus de 40 ans.»
Les tensions géopolitiques ont attiré l’attention sur la nécessité de garantir la souveraineté du Canada, notamment en mettant l’accent sur la défense du Nord. Le gouvernement fédéral prévoit également d’injecter des fonds importants dans l’armée au cours des quatre prochaines années. Cela a contribué à augmenter les effectifs, mais aussi à changer le profil des personnes qui s’engagent.
Traditionnellement, la plupart des recrues étaient issues de familles de militaires.
Le soldat Logan McMackin, du Nouveau-Brunswick, par exemple, a suivi les traces de son grand-père Thomas McMackin. Il a servi pendant la Seconde Guerre mondiale.
«Mon deuxième prénom est aussi Thomas», dit-il. «Je l’admirais vraiment. Mon père me racontait toujours des histoires à son sujet, à quel point il était fort et cool. C’est très inspirant de vouloir mener ce genre de vie, et d’adopter un mode de vie discipliné.»
Mais de nombreuses autres recrues n’ont aujourd’hui aucun lien avec l’armée.
«C’est formidable d’avoir des membres de la FAC de deuxième, troisième et quatrième génération», affirme M. Kieley. «Mais le fait que des Canadiens et des nouveaux Canadiens sans antécédents militaires dans leur famille se présentent soudainement en plus grand nombre, affirmant qu’ils savent qu’il est nécessaire de défendre le pays, est formidable. Ils savent qu’il est nécessaire de soutenir la sécurité du Canada et la sécurité de nos valeurs. Ils sont les premiers de leur famille ou de leur groupe d’amis à s’engager. C’est un changement indéniable.»
La mission de l’école de leadership et de recrues est désormais de poursuivre cette tendance.

