Le Québec a signé lundi une entente avec le Royaume-Uni pour assurer à son industrie de la défense un approvisionnement en minéraux critiques et stratégiques.
C’est le ministre des Relations internationales, Christopher Skeete, qui s’est rendu à Londres pour signer une déclaration d’intention avec le ministre britannique délégué à l’Industrie, Chris McDonald.
L’entente vise à positionner le Québec à titre de partenaire de confiance dans le contexte géopolitique actuel.
«L’Europe nous regarde maintenant de façon différente», a affirmé le ministre des Ressources naturelles, Jean-François-Simard, dans une entrevue avec La Presse Canadienne.
«Rarement dans le monde libre y a-t-il une telle concentration, une telle diversité, une telle qualité de minéraux critiques et stratégiques, dans un État de droit stable, hors de la Chine.»
En effet, les États occidentaux cherchent des partenaires pour réduire leur dépendance envers la Chine, qui contrôle en majeure partie le marché en matière de minéraux critiques et stratégiques.
L’Union européenne et le Royaume-Uni ont annoncé une augmentation de leurs dépenses en défense en raison de la menace russe, or cette industrie requiert une grande quantité de minéraux critiques.
«Ils ont 800 milliards $ à dépenser, il va y avoir des goulots d’étranglement et on veut être une solution à ce problème», a argué le ministre des Relations internationales, Christopher Skeete, en entrevue.
Pas moins de 10 des 40 minéraux critiques jugés nécessaires par l’Union européenne sont présents dans le sol québécois, a-t-il fait valoir.
M. Skeete a donné l’exemple du titane. Un avion civil requiert 10 % de titane, mais un chasseur Rafale de l’armée de l’air française en requiert pour 35 % de sa construction, a évoqué le ministre.
Ce métal qu’on trouve ici doit être exporté en Asie pour être raffiné. Or le Québec veut structurer une chaîne d’approvisionnement avec l’Europe.
La France peut faire des étapes de raffinage final, mais le Québec voudrait combler le pont en transformation du titane pour offrir un produit à valeur ajoutée.
En 2024, le Royaume-Uni était le quatrième partenaire commercial européen du Québec, avec des échanges totalisant plus de 5 milliards $.
Les exportations du Québec au Royaume-Uni sont en hausse de 41 % depuis cinq ans, ce qui en fait le deuxième client du Québec en Europe et le sixième au monde.

