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Mark Carney, Donald Trump et Claudia Sheinbaum se rencontrent à Washington

Il s’agissait de la première rencontre privée entre M. Carney et M. Trump depuis que le président américain a mis fin aux négociations commerciales en octobre.

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Carney, Sheinbaum, Trump Le premier ministre Mark Carney s'entretient avec la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum et le président américain Donald Trump lors du tirage au sort de la Coupe du monde de la FIFA au Kennedy Center, à Washington, D.C., le vendredi 5 décembre 2025. (Adrian Wyld/The Canadian Press)

Le premier ministre Mark Carney a rencontré en privé vendredi le président américain Donald Trump et la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, alors que les relations entre les deux voisins nord-américains sont mises à rude épreuve par les droits de douane.

Aucun membre de leur personnel n’était présent lors de cette réunion d’environ 45 minutes au Kennedy Center, qui s’est tenue après le tirage au sort de la Coupe du monde de la FIFA.

Les trois pays co-organisent la Coupe du monde de 2026, mais l’ombre des négociations sur l’ACEUM risque de planer sur l’événement. Mercredi, M. Trump a déclaré qu’il prévoyait l’expiration de l’accord l’an prochain et a évoqué la possibilité de le laisser tomber.

Il s’agissait de la première rencontre privée entre M. Carney et M. Trump depuis que le président américain a brusquement mis fin aux négociations commerciales en octobre, en réponse à une publicité contre les droits de douane commanditée par le gouvernement de l’Ontario.

MM. Trump et Carney sont apparus très amicaux lors de l’événement de la FIFA, se penchant constamment l’un vers l’autre pour discuter, tout en riant et en souriant. Après son intervention sur scène, Mme Sheinbaum les a rejoints au balcon pour assister à la suite du tirage au sort – un signe d’unité nord-américaine.

Cette démonstration de cordialité pourrait s’avérer cruciale, car M. Carney subit une pression croissante au Canada pour négocier un accord bilatéral susceptible de soutenir les industries canadiennes clés, durement touchées par les droits de douane américains. Rien n’indiquait cependant vendredi que les négociations commerciales avaient repris.

Lors des célébrations de la Coupe du monde et de l’illumination du sapin à l’ambassade du Canada, vendredi soir, le premier ministre a partagé une anecdote de ses conversations avec le président pendant l’événement de la FIFA, plus tôt dans la journée.

M. Carney a raconté que lorsque le Paraguay a été sélectionné, il a fait remarquer au président américain qu’il s’agissait d’une bonne équipe. Peu après, le Paraguay s’est retrouvé dans le même groupe que les États-Unis.

M. Carney a affirmé que les trois pays accueilleraient plus de 40 équipes du monde entier et que c’était un «moment de fierté» et de joie de partager l’expérience de la Coupe du monde avec les «chers voisins» du Canada, le Mexique et les États-Unis.

Le secrétaire américain à l’Intérieur, Doug Burgum, et Wayne Gretzky, ami de M. Trump et légende du hockey canadien, étaient présents à l’événement à l’ambassade du Canada, tout comme le président de la FIFA, Gianni Infantino, et Jesse Marsch, l’entraîneur-chef de l’équipe nationale masculine du Canada.

Deux approches distinctes

Le Canada et le Mexique ont adopté des approches différentes pour faire face à la seconde administration Trump.

M. Carney a eu deux rencontres cordiales avec le président à la Maison-Blanche, tandis que Mme Sheinbaum rencontrait M. Trump pour la première fois vendredi.

La présidente mexicaine s’est également entretenue séparément avec M. Carney.

M. Trump a augmenté ses droits de douane sur le Canada à 35 % en août, mais a continué à accorder des prolongations au Mexique, qui fait face à des droits de douane de 25 %.

Les deux pays sont également frappés par les droits de douane distincts sur l’acier, l’aluminium, les automobiles, le bois d’œuvre et le cuivre.

Le Mexique et le Canada cherchent à obtenir des allègements tarifaires tout en plaidant en faveur d’un commerce continental sans droits de douane. M. Trump menace pour sa part de retirer les États-Unis de l’ACEUM.

La révision de l’ACEUM, qui débutera officiellement en juillet, se résume au choix entre trois voies pour chaque pays: renouveler l’accord pour 16 années supplémentaires, se retirer de l’accord ou signaler à la fois le non-renouvellement et le non-retrait — ce qui revient à laisser les négociations ouvertes.

Le représentant américain au commerce, Jamieson Greer, a indiqué cette semaine à Politico que M. Trump pourrait retirer les États-Unis de l’accord et a évoqué l’idée de négocier séparément avec le Canada et le Mexique.

Le cabinet de M. Greer a tenu cette semaine à Washington des audiences publiques sur l’avenir de l’accord commercial.

Des groupes industriels et commerciaux canadiens ont témoigné de l’importance de l’ACEUM et ont appelé à sa révision.

Le président du Conseil canadien des affaires, Goldy Hyder, a déclaré lors de l’audience que «les moyens de subsistance des travailleurs américains, mexicains et canadiens et de leurs familles dépendent du fonctionnement continu, sûr et prévisible de l’ACEUM», indique un communiqué.

Kelly Geraldine Malone

Kelly Geraldine Malone

Journaliste