François Legault a rencontré séparément vendredi les présidents de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) et de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ).
Si le président de la FMSQ, le Dr Vincent Oliva, hésite à parler d’une «reprise des négociations», son confrère de la FMOQ, le Dr Marc-André Amyot, lui, est sorti plutôt satisfait de son entretien avec le premier ministre.
Les médecins de famille «commencent un blitz de négociations intensif dès ce soir pour toute la fin de semaine», a-t-il indiqué.
«Je fais confiance au premier ministre. (...) Je suis confiant maintenant que les messages vont descendre correctement à la table de négociation. Je suis confiant également qu’on trouve une voie de passage pour solutionner cette crise-là», a-t-il ajouté.
Il s’agissait d’une deuxième rencontre pour MM. Legault et Amyot; la semaine dernière, ils s’étaient entendus sur un certain nombre de choses, mais les négociations avaient rompu quelques jours plus tard.
La rencontre de vendredi a été «productive», mais dans les dossiers qui concernent les spécialistes, «il reste du chemin à faire», a affirmé pour sa part le Dr Oliva en début de soirée.
«Nous, on souhaiterait reprendre, mais encore une fois, on veut s’assurer que les conditions sont réunies, donc moi, je ne pourrai pas m’avancer avant d’avoir eu l’aval du conseil d’administration», a-t-il dit.
Hausser la rémunération?
Plus tôt, M. Legault avait fait savoir en entrevue à Radio-Canada qu’il était ouvert à discuter d’une possible augmentation de la rémunération des médecins.
En vertu de la loi 2, l’enveloppe de rémunération globale est pratiquement gelée jusqu’en 2028.
«S’ils prennent en charge 500 000 patients de plus, (...) il pourrait y avoir certaines ouvertures raisonnables», a répondu M. Legault à l’animateur Sébastien Bovet qui lui demandait s’il était prêt à hausser la rémunération des médecins.
Rappelons que le gouvernement a fait adopter la loi 2 par bâillon en octobre dernier. Cette loi change le mode de rémunération des médecins, leur impose des cibles de performance et les menace de sanctions s’ils se désengagent.
Les fédérations médicales ont entrepris des démarches pour la contester devant les tribunaux, alors que des centaines de médecins menacent désormais de quitter le Québec.
Les deux parties tentent tout de même de trouver des voies de passage d’ici au 1er janvier 2026, date de l’entrée en vigueur de la loi.
«Les médecins souhaitent donner de meilleurs services aux Québécois. Je souhaite qu’on donne de meilleurs services aux Québécois. On ne s’entend pas actuellement sur les moyens», a expliqué M. Legault.
«Moi, je suis optimiste qu’on va finir par s’entendre, parce que je ne peux pas croire que les médecins vont tourner le dos aux Québécois. Donc, on va trouver un compromis», a-t-il ajouté.
Par ailleurs, M. Legault a assuré vendredi que son ministre de la Santé, Christian Dubé, était «là pour rester», malgré l’insatisfaction qu’il a suscitée du côté des fédérations médicales.
Il a de nouveau rejeté l’idée de confier le dossier à un arbitre, comme ça s’est fait en Ontario, puisque le gouvernement du Québec pourrait être forcé de hausser la rémunération des médecins de manière substantielle, selon lui.
«L’arbitrage, c’est que là, on perd le contrôle, a-t-il dit. Si, demain matin, j’augmente de 10 % parce que l’arbitre a décidé (ça), c’est 900 millions $, 20 %, c’est 1,8 milliard $. (...) C’est l’argent des Québécois», a-t-il soutenu.
