Politique

Le Canada veut moderniser ses capacités militaires en lançant un nouveau commandement interarmées

Cela a été inspiré des structures similaires dans des pays alliés tels que l’Australie et le Royaume-Uni.

Publié

Un drapeau canadien est montré sur l'uniforme d'un membre de l'armée à Trenton, le 16 octobre 2014. (Lars Hagberg | La Presse canadienne)

Le Canada a créé un nouveau commandement militaire centralisé visant à améliorer la coordination, la préparation et la rapidité avec lesquelles les Forces armées canadiennes (FAC) peuvent répondre aux menaces mondiales en constante évolution.

Le Commandement des forces interarmées du Canada, officiellement lancé ce mois-ci, regroupe plusieurs «fonctions interarmées clés» qui étaient auparavant dispersées entre différentes branches de l’armée, a affirmé le lieutenant-général Darcy Molstad lundi à l’émission Your Morning de CTV.

Ce texte est une traduction d’un article de CTV News.

Inspiré de structures similaires dans des pays alliés tels que l’Australie et le Royaume-Uni, le nouveau commandement supervisera la logistique, les services de santé, le soutien opérationnel et le développement des forces interarmées.

En tant que premier commandant, M. Molstad a expliqué que si l’armée de terre, la marine et l’armée de l’air constituent les «principaux organes» de l’armée canadienne, ce sont les «facilitateurs interarmées» qui permettent à l’ensemble du système de fonctionner efficacement.

«Ce sont les facilitateurs interarmées qui relient tous les éléments entre eux afin de garantir l’approvisionnement en sang et la logistique là où ils sont nécessaires. Vous disposez d’informations et de renseignements qui sont vos yeux et vos oreilles et qui vous permettent de comprendre l’environnement qui vous entoure», a-t-il dit.

«Vous disposez d’un système médical, qui est également votre système immunitaire, qui veille à ce que vos forces soient en bonne santé et prêtes à mener des opérations. Ensuite, bien sûr, il y a le commandement et le contrôle, qui sont comme le système nerveux, qui transmettent les bonnes informations aux bonnes personnes au bon moment», a ajouté le lieutenant-général.

Cette décision intervient à un moment où les alliés de l’OTAN, dont le Canada, se sont engagés à renforcer leur état de préparation en matière de défense et à augmenter leurs dépenses militaires de base.

Incursion dans un entraînement des Forces armées canadiennes Par Étienne Ouellet | Intégrer les Forces armées canadiennes nécessite évidemment quelques forces et talents… ainsi qu’une bonne forme physique et une certaine endurance. Noovo Info a pris part à un entraînement des Forces armées canadiennes à la base militaire de Bagotville.

En juin, le premier ministre Mark Carney s’est engagé à ce que le Canada, ainsi que d’autres alliés de l’OTAN, investissent 5% du PIB dans la défense d’ici 2035, un engagement qui se traduira par des milliards de dollars supplémentaires de dépenses par an et la plus forte augmentation depuis la Seconde Guerre mondiale.

Ces 5% seront répartis en deux parties, les 3,5% premiers étant destinés aux besoins de défense essentiels, notamment les avions et les armes, et les 1,5% restants aux investissements liés à la défense, notamment les infrastructures.

Bien que le concept de commandement interarmées soit à l’étude depuis plus d’une décennie, M. Molstad a soutenu que la détérioration rapide du paysage sécuritaire mondial rendait ce changement urgent.

«L’avenir est à l’interarmées. Si l’on examine les grandes opérations de combat qui se déroulent actuellement dans le monde, on constate qu’elles font appel à d’importantes composantes de l’armée de terre, de la marine et de l’armée de l’air, mais ce sont les capacités interarmées qui font réellement la différence», a-t-il mentionné.

Le lieutenant-général a souligné que les premières étapes seront «neutres sur le plan des ressources» et consisteront à réorganiser les unités subordonnées sous une seule chaîne de commandement.

Au fil du temps, les Forces armées canadiennes examineront les possibilités de croissance et de consolidation, y compris l’intégration future éventuelle des capacités spatiales ou cybernétiques, deux domaines qui deviennent de plus en plus centraux dans la guerre moderne, selon M. Molstad.

À quoi ressemblera un succès rapide? Bien que le plan soit mis en œuvre par étapes, le lieutenant-général a précisé que l’une des priorités était de déployer des technologies de lutte contre les drones dans les bases et les escadrons à travers le pays.

Il a cité des incidents survenus en Europe où des drones non identifiés ont fermé des aérodromes commerciaux, des perturbations que le Canada souhaite éviter afin de «protéger ses infrastructures essentielles».

Avec des informations de Stephanie Ha et Jeremie Charron pour CTV News