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Une manifestation éclair à La Scala avant la première d’un opéra russe

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Cette photo du célèbre Teatro alla Scala de Milan a été prise le 4 décembre 2025. Une manifestation éclair a été organisée dimanche avant la première d’un opéra russe. AP/Antonio Calanni Cette photo du célèbre Teatro alla Scala de Milan a été prise le 4 décembre 2025. Une manifestation éclair a été organisée dimanche avant la première d’un opéra russe. AP/ (Antonio Calanni/Associated Press)

Le célèbre Teatro alla Scala de Milan a inauguré sa saison dimanche en présentant un opéra russe pour la deuxième fois depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022. Mais cette année, au lieu de susciter des protestations pour avoir mis de l’avant la culture de l’envahisseur, une manifestation éclair pour la paix a été organisée.

Le directeur musical de La Scala, Riccardo Chailly, a dirigé «Lady Macbeth de Mtsensk» de Dmitri Chostakovitch pour cette soirée d’ouverture, qui a attiré des personnalités du monde de la culture, des affaires et de la politique.

Le ministre italien de la Culture, Alessandro Giuli, était accompagné dans la loge royale par la sénatrice Liliana Segre, une survivante de la Shoah, et le maire de Milan, Giuseppe Sala.

Cet opéra de Dmitri Chostakovitch, créé en 1934, met en lumière la condition des femmes dans l’Union soviétique de Joseph Staline.

Une dizaine de militants d’un parti libéral italien ont brandi des drapeaux ukrainiens et européens lors d’une manifestation silencieuse tenue à l’écart de l’effervescence de La Scala.

Leur objectif était d’«attirer l’attention sur la défense de la liberté et de la démocratie européennes, aujourd’hui menacées par la Russie de Vladimir Poutine, et de soutenir le peuple ukrainien».

Le parti a souligné que cet opéra dénonce les abus de pouvoir et le rôle de la résistance individuelle.

Une autre manifestation, plus importante, rassemblant plusieurs dizaines de personnes devant l’hôtel de ville, réclamait la liberté des Palestiniens et la fin du colonialisme.

Les manifestations contre la guerre et les autres formes d’inégalité contrastent depuis longtemps avec le faste des premières de La Scala.

Riccardo Chailly a commencé à travailler avec le metteur en scène russe Vassili Barkhatov sur cette œuvre il y a environ deux ans, après la première de l’opéra russe «Boris Godounov» en 2022, à laquelle avaient assisté la première ministre italienne, Giorgia Meloni, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, toutes deux ayant dissocié les politiciens russes de leur culture.

Cependant, à l’extérieur de la salle lors de la première de «Boris Godounov», des Ukrainiens ont manifesté contre la mise en avant de la culture russe pendant une guerre alimentée par le déni d’une culture ukrainienne unique. La communauté ukrainienne n’a annoncé aucune manifestation distincte cette année.

Riccardo Chailly a qualifié d’«incontournable» la présentation de «Lady Macbeth» de Chostakovitch à La Scala pour la quatrième fois seulement.

«C’est un opéra qui a longtemps souffert et qui doit rattraper le temps perdu», a déclaré M. Chailly lors d’une conférence de presse le mois dernier.

Le nouveau directeur général de La Scala, Fortunato Ortombina, a défendu les choix de son prédécesseur de programmer à la fois «Lady Macbeth» de Chostakovitch et «Boris Godounov» de Modeste Moussorgski dans ce théâtre surtout connu pour son répertoire italien.

«La musique est fondamentalement supérieure à tout conflit idéologique. La musique exerce sur le peuple russe une autorité qui dépasse celle de Poutine», a-t-il déclaré.