International

Une commission vaticane s’oppose au diaconat des femmes, encourage de nouveaux rôles

Publié

Le pape Léon XIV parle à bord d'un avion en revenant de son voyage de six jours en Turquie et au Liban, le 2 décembre 2025. Alessandro Di Meo/Pool photo via AP Le pape Léon XIV parle à bord d'un avion en revenant de son voyage de six jours en Turquie et au Liban, le 2 décembre 2025. Alessandro Di Meo | Pool photo via AP (Alessandro Di Meo)

Une deuxième commission d’étude du Vatican a conclu que les femmes ne devraient pas être ordonnées diacres.

Jeudi, le Vatican a pris la décision inhabituelle de publier une synthèse des conclusions de la commission, y compris les votes des membres sur des questions théologiques spécifiques.

Le rapport laisse la porte ouverte à une étude plus approfondie, mais propose plutôt la création de nouveaux ministères laïcs pour les femmes, suggérant que la question du diaconat est pour l’instant close.

Les diacres sont des ministres ordonnés qui exercent bon nombre de fonctions communes aux prêtres, présidant les mariages, les baptêmes et les funérailles. Ils peuvent prêcher, mais ne peuvent pas célébrer la messe.

Pour les séminaristes masculins, le diaconat est un ministère transitoire sur le chemin de l’ordination sacerdotale. Les hommes mariés peuvent également être ordonnés diacres permanents. Les femmes ne le peuvent pas, bien que les historiens affirment que les femmes exerçaient la fonction de diacre dans l’Église chrétienne primitive.

En 2016, le pape François a ordonné la création d’une première commission d’étude sur la question, à la demande de l’organisation faîtière des ordres religieux féminins du monde entier, l’Union internationale des supérieures générales.

Après que cette commission n’ait apparemment pas réussi à parvenir à un consensus, François a créé une deuxième commission d’étude en 2020, nommée d’après son président, le cardinal Giuseppe Petrocchi, qui a publié son rapport jeudi.

Les membres n’ont pas été identifiés. Mgr Petrocchi a toutefois conclu qu’il existe actuellement deux écoles de pensée théologique inconciliables sur la question, ce qui oblige le Vatican à adopter une approche prudente. Une école de pensée autoriserait le diaconat féminin, tandis que l’autre s’y opposerait.

Compte tenu de l’impasse, l’état actuel des recherches «exclut la possibilité d’aller dans le sens de l’admission des femmes au diaconat compris comme un degré du sacrement de l’Ordre», indique le rapport.

Mais il laisse ouverte la possibilité de poursuivre les études, affirmant que l’état actuel des recherches ne permet pas de «formuler un jugement définitif».

Les femmes catholiques accomplissent une grande partie du travail de l’Église dans les écoles et les hôpitaux, en plus d’être généralement chargées de transmettre la foi à la génération suivante. Mais elles se plaignent depuis longtemps de leur statut de seconde classe dans une institution qui réserve le sacerdoce aux hommes.

Les partisans de l’élargissement du diaconat aux femmes affirment que cela leur donnerait un rôle plus important dans le ministère et la gouvernance de l’Église, tout en contribuant à remédier à la pénurie de prêtres catholiques dans certaines régions du monde en permettant aux femmes d’exercer certaines fonctions sacerdotales.

Les opposants affirment que l’ordination des femmes au diaconat marquerait le début d’une pente glissante vers l’ordination des femmes au sacerdoce. L’Église catholique réserve le sacerdoce aux hommes, affirmant que le Christ n’a choisi que des hommes comme ses 12 apôtres.

Le pape François s’était montré ouvert au débat sur la question, tout en reportant toute décision définitive. Le diaconat féminin a été discuté lors de son synode sur l’Amazonie en 2019, puis à nouveau lors du grand synode de réforme du pape François, qui a duré plusieurs années et qui, en 2024, a demandé que la question reste ouverte.

Nicole Winfield

Nicole Winfield

Journaliste