L’administration Trump a rebaptisé l’Institut américain de la paix au nom du président Donald Trump et a apposé son nom sur le siège de l’organisation, malgré un conflit persistant concernant le contrôle de l’institut.
Il s’agit du dernier rebondissement dans une bataille judiciaire acharnée pour le contrôle de l’Institut américain de la paix, un groupe de réflexion à but non lucratif axé sur les initiatives de paix. L’institut a été l’une des premières cibles du Département de l’efficacité gouvernementale cette année.
Mercredi, le Département d’État a annoncé que l’organisation avait été renommée Institut Donald J. Trump de la paix afin de «rendre hommage au plus grand négociateur de l’histoire de notre nation». Le nouveau nom est visible sur le bâtiment, situé à proximité du Département d’État.
Donald Trump a passé des mois à faire ouvertement campagne pour obtenir le prix Nobel de la paix, bien qu’il n’ait pas été retenu cette année, arguant qu’il avait contribué à apaiser de nombreux conflits à travers le monde. Cependant, Donald Trump a également ordonné des frappes contre des navires soupçonnés de transporter de la drogue au large des côtes vénézuéliennes et a menacé à plusieurs reprises d’attaques terrestres, ce qui constituerait un acte de guerre contre ce pays.
La prise de contrôle de l’Institut de la Paix fut tout sauf pacifique, son administration s’emparant de l’entité indépendante et destituant son conseil d’administration avant même d’apposer son nom sur le bâtiment.
Anna Kelly, porte-parole de la Maison-Blanche, a déclaré : «L’Institut américain de la paix était autrefois une entité pléthorique et inutile qui gaspillait 50 millions de dollars par an sans apporter la paix. Désormais, l’Institut Donald J. Trump de la paix, un nom à la fois éloquent et approprié, en hommage à un président qui a mis fin à huit guerres en moins d’un an, symbolisera avec force ce qu’un leadership fort peut accomplir pour la stabilité mondiale.»
Elle a ajouté : «Bravo, le monde !»
George Foote, avocat de l’ancienne direction et du personnel de l’Institut, a déclaré que ce changement de nom «ajoute l’insulte à l’injure».
«Un juge fédéral a déjà statué que la prise de contrôle armée par le gouvernement était illégale. Ce jugement est suspendu le temps que le gouvernement fasse appel, ce qui explique pourquoi il continue de contrôler le bâtiment», a expliqué M. Foote. Depuis mars, le siège de l’USIP a changé de mains à plusieurs reprises suite à des procédures judiciaires liées à la prise de contrôle par le DOGE. Une décision définitive concernant son sort est attendue devant la Cour d’appel fédérale.
L’USIP a toujours affirmé être une création indépendante du Congrès, échappant ainsi au pouvoir exécutif du président. L’administration, quant à elle, soutient qu’il s’agit d’un organisme relevant de l’exécutif.
Après le limogeage du conseil d’administration de l’institut par Donald Trump au printemps, le personnel a également été licencié et le bâtiment a été remis à l’Administration des services généraux (GSA).
Un tribunal de district fédéral a annulé cette décision en mai, rendant le siège à la direction de l’USIP. Cependant, cette décision a été infirmée quelques semaines plus tard par une Cour d’appel fédérale.
À ce jour, les employés ont été licenciés à deux reprises et le bâtiment est sous la responsabilité de la GSA.