Une quinzaine d’organisations et de groupes environnementaux ont dénoncé lundi une «dérive autoritaire» des gouvernements du Québec et du Canada en adoptant certaines politiques environnementales.
Ils ont convié lundi les médias à la Maison du développement durable à Montréal pour dénoncer la multiplication des pièces législatives qui affaiblissent la protection de l’environnement.
Ces groupes affirment que la situation démocratique est particulièrement «préoccupante» au Québec. En 2025, «une accumulation inédite de projets de loi fragilisant l’État de droit a été constatée, notamment par l’utilisation du bâillon, le dépôt d’omnibus et l’élargissement du pouvoir discrétionnaire du gouvernement du Québec», déplorent-ils par communiqué.
«Quand un gouvernement limite les débats, contourne ses propres lois, s’attaque à la légitimité scientifique, réduit les contre-pouvoirs et renforce la concentration de pouvoir entre les mains de quelques personnes, ce sont les fondements même de notre démocratie qui sont attaqués.»
— Extrait du communiqué «Bilan environnemental 2025»
Ces organisations, dont font partie la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec), le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) et Nature Québec, citent plusieurs pièces législatives «inquiétantes», dont le projet de loi 69 sur l’énergie, le projet de loi 97 sur le régime forestier, le projet de loi omnibus 81, le projet de loi 93 permettant l’agrandissement de l’entreprise américaine Stablex et le récent projet de loi constitutionnelle.
Un enjeu «sacrifié» par Ottawa
Les organisations ont également dénoncé les politiques du gouvernement fédéral, mené par le libéral Mark Carney. Selon elles, les positions prises par Ottawa opposent «constamment l’environnement au développement économique» et «sous-entendent que les normes environnementales sont un fardeau».
Pour démontrer leur point, elles ont cité notamment l’adoption du projet de loi C-5 et le dépôt du projet de loi C-15, qui est actuellement discuté au Parlement canadien.
Selon ces organisations, les gouvernements «multiplient les mesures législatives qui affaiblissent les lois et les contre-pouvoirs, marginalisent la science et réduisent la participation citoyenne».
«L’environnement, c’est le canari dans la mine. Si nous ne travaillons pas tous et toutes ensemble pour contrer cette dérive autoritaire, elle continuera de faire d’autres victimes au nom de la sacro-sainte croissance économique.»
— Extrait du communiqué «Bilan environnemental 2025»
Les organisations demandent aux deux paliers gouvernementaux de suspendre les mesures législatives qui affaiblissent le droit environnemental, de respecter les droits des peuples autochtones, de rétablir la place de la science dans les processus décisionnels, d’encourager la participation citoyenne et démocratique, ainsi que de protéger les principes qui sous-tendent le respect de l’État de droit.
Les organisations environnementales invitent la population «à se mobiliser pour préserver la démocratie, la protection de l’environnement et le respect des savoirs et de la science, devenus des parties intégrantes de nos valeurs sociétales fondamentales».
Vigilance OGM, Fondation Rivières, Fondation David Suzuki, Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets, Regroupement national des Conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ), Eau Secours, Équiterre, Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE), Réseau Demain le Québec, Greenpeace Canada et Mères au front, font également partie des groupes qui se sont réunis lundi pour dénoncer l’affaiblissement des lois qui protègent l’environnement.
Avec des informations de La Presse canadienne

