Économie

Une œuvre de Bryzgalski vole la vedette lors de la vente aux enchères de La Baie

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Une œuvre sans titre représentant des hommes en raquette en manteaux rayés de la Compagnie de la Baie d'Hudson est visible sur cette photo d'une peinture de Kuba Bryzgalski de 1998. LA PRESSE CANADIENNE/Photo fournie par la Maison de ventes aux enchè... Une œuvre sans titre représentant des hommes en raquette en manteaux rayés de la Compagnie de la Baie d'Hudson est visible sur cette photo d'une peinture de Kuba Bryzgalski de 1998. Photo fournie par la Maison de ventes aux enchères Heffel (HO)

La première d’une série de ventes aux enchères en ligne consacrées aux trésors de la Compagnie de la Baie d’Hudson s’est clôturée jeudi.

Un tableau de Kuba Bryzgalski représentant des randonneurs en raquettes vêtus de manteaux rayés a été adjugé à 170 000 $ et un enchérisseur a déboursé 27 100 $ pour sept couvertures à points anciennes.

Ces acquisitions ont été parmi les plus marquantes d’une vente frénétique organisée par la maison de ventes aux enchères Heffel Fine Art, visant à trouver de nouveaux acquéreurs pour 159 pièces de la collection de la Compagnie de la Baie d’Hudson.

Heffel avait déjà vendu les pièces les plus prestigieuses de la collection du détaillant disparu, dont une peinture marocaine de l’ancien premier ministre britannique Winston Churchill, lors d’une vente aux enchères en direct le mois dernier, qui a permis de récolter plus de 4,9 millions $ pour les créanciers de la Compagnie de la Baie d’Hudson.

La maison vendra le reste du trésor de 4400 pièces de la Compagnie de la Baie d’Hudson en ligne au cours de la prochaine année afin de réduire sa dette de 1,1 milliard $ contractée lorsqu’elle s’est placée sous la protection de la loi sur les faillites en mars.

Alors que des pièces rares, des antiquités et des jouets de collection seront proposés lors de futures ventes, la vente aux enchères de jeudi était divisée en quatre sessions: beaux-arts, couvertures, peintures historiques canadiennes et portraits d’anciens gouverneurs de la Compagnie de la Baie d’Hudson.

Chaque session s’est prolongée bien au-delà de l’heure de clôture, les enchérisseurs, fidèles à leur habitude, attendant la dernière minute pour s’emparer d’objets dont les prix ont largement dépassé les estimations hautes de Heffel. Aucun article n’est resté invendu.

Comme c’est la coutume aux enchères, chaque fois qu’une enchère était placée dans les 90 dernières secondes d’une session, Heffel ajoutait 90 secondes à la durée des enchères. Ainsi, la vente de 52 couvertures anciennes a duré 44 minutes de plus que prévu. La section consacrée à l’histoire canadienne a bénéficié de 39 minutes supplémentaires, celle des beaux-arts de 20 minutes et celle des portraits de 25 minutes.

Une œuvre sans titre de Bryzgalski datant de 1998, sur laquelle un randonneur en raquettes porte un sac orné du nom de la Compagnie de la Baie d’Hudson sur le rabat, ce qui a fait grimper sa valeur, a atteint le prix le plus élevé lors de la vente aux enchères de jeudi.

Plusieurs autres œuvres ont cependant suivi de près.

Une peinture de Norman Wilkinson réalisée en 1945 pour l’un des calendriers gratuits que la Compagnie de la Baie d’Hudson distribuait dans les magasins et les postes de traite a été vendue pour 160 000 $. Elle représentait le Nonsuch, un navire marchand construit en 1650 et utilisé à l’époque où la Compagnie était une puissance du commerce des fourrures.

Une autre œuvre sans titre de Bryzgalski représentant un poste de traite a été adjugée à 150 000 $, tout comme une peinture de Joseph Sydney Hallam de 1953 montrant des hommes libérant un castor d’un piège.

Succès pour les couvertures

Plus tôt dans l’après-midi, une couverture blanche à six points avec une rayure rose, datant de 2006, a été l’objet le plus prisé de la deuxième session de la vente aux enchères. Les points correspondent aux lignes présentes sur les couvertures de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Ils servaient à indiquer la taille et la valeur d’une couverture à l’époque du commerce des fourrures.

L’acheteur a déboursé 11 000 $ pour cette couverture, un montant bien supérieur à l’estimation de 300 à 500 $ que Heffel avait attribuée à chaque couverture proposée jeudi.

Les maisons de vente aux enchères attribuent généralement aux objets des valeurs prudentes et il est courant qu’ils se vendent bien au-dessus de leurs estimations. Chaque article vendu est soumis aux taxes et à une commission d’acheteur qui s’ajoutent ultérieurement au prix d’adjudication.

La couverture à six points ornée d’une rayure rose a dépassé les 5500 $ pour une couverture en laine blanche à quatre points avec une seule rayure noire et les 4250 $ pour une couverture en laine à trois points et demi.

Fabriquées en 1900, ces dernières étaient les plus anciennes couvertures proposées jeudi, bien que Heffel ait promis que d’autres seraient mises en vente lors de futures ventes aux enchères de la Compagnie de la Baie d’Hudson.

Parmi les autres pièces maîtresses de la vente figurait une peinture de William Kurelek représentant la lumière du soleil perçant les nuages au-dessus d’une montagne. L’œuvre de 1973 intitulée «Smoking Mountain» a été vendue pour 75 000 $, devenant ainsi la pièce maîtresse de la section beaux-arts de la vente.

Lors de la vente de portraits, le tableau le plus prisé était une peinture de John Churchill, comte de Marlborough et l’un des premiers gouverneurs de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Il a été adjugé à 20 000 $.

Un portrait du roi Charles II, dont la charte royale a établi la Compagnie de la Baie d’Hudson en 1670, a atteint la somme record de 15 000 $.

Tara Deschamps

Tara Deschamps

Journaliste