Nouvelles

Le PQ détaille son projet de constitution d’un Québec souverain

«On va répondre à des questions comme: les frontières; la capitale; le drapeau», énumère PSPP.

Publié

Paul St-Pierre Plamondon Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, s'exprime lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale du Québec, le jeudi 4 décembre 2025. Le Parti québécois a présenté la troisième partie de son Livre bleu sur l'avenir du Québec. (Jacques Boissinot | La Presse canadienne)

Alors que le gouvernement fédéral a amorcé une réflexion en vue du prochain référendum sur la souveraineté, les partis indépendantistes à l’Assemblée nationale l’ont exhorté à respecter les règles, le porte-parole solidaire Sol Zanetti allant même jusqu’à dire à Ottawa de «rester de son bord». 

Radio-Canada a révélé jeudi que le gouvernement Carney avait entamé des discussions sur la façon de répondre au discours du Parti québécois (PQ), en prévision d’un éventuel référendum. Le diffuseur public cite une source anonyme qui explique qu’Ottawa ne veut pas être pris de court advenant une victoire des péquistes aux élections de 2026. 

Interrogés sur le sujet, le PQ et Québec solidaire ont dit espérer que le gouvernement se comporte mieux qu’en 1995. La consultation avait laissé un goût amer au mouvement souverainiste, notamment à cause des dépenses du gouvernement fédéral. 

«Le gouvernement canadien semble considérer que c’est de ses affaires. Ça, on va le regarder, parce qu’on le sait, la dernière fois, le camp du Non, il a triché hors Québec», a tonné M. Zanetti en point de presse jeudi matin. 

«Nous allons défendre le Québec. Cette consultation-là ne concerne que les Québécoises et les Québécois, ça ne vous regarde pas, restez de votre bord, pis on va vous “checker”», a-t-il renchéri. 

Le Parti québécois, qui caracole en tête des sondages depuis plusieurs mois et qui a promis un référendum advenant sa victoire en 2026, dit s’attendre à ce que le gouvernement fédéral serve les mêmes arguments de «peur» qu’en 1995. 

«Ils vont se faire des rencontres pour inventer d’autres tactiques et d’autres stratégies», a avancé le chef péquiste Paul St-Pierre-Plamondon en conférence de presse en après-midi.

«La mauvaise foi fait partie du régime canadien par rapport au droit démocratique des Québécois de s’autodéterminer (...) Ils peuvent faire des stratégies qu’ils veulent, mais on sait à peu près quand même ce qui s’en vient.»

«On se prépare nous aussi, mais à la différence du fait que nous, on va le faire proprement», avait affirmé le député péquiste Alex Boissonneault en matinée.

«Si le passé est garant de l’avenir, c’est que ce ne sera pas propre à Ottawa.» 

Le Parti libéral du Québec estime pour sa part que le gouvernement fédéral ne fait rien de mal en se préparant à cette possibilité. 

Le député André A. Morin juge «tout à fait logique et normal» d’élaborer un contrepoids au mouvement souverainiste en vue d’un référendum. 

En mêlée de presse plus tard, son chef Pablo Rodriguez a refusé d’évoquer la possibilité d’un prochain référendum car son travail, dit-il, est de remporter les prochaines élections pour éviter cette avenue. 

Réactions du côté d’Ottawa

Lors de la période des questions à la Chambre des communes, le député bloquiste de Jonquière, Mario Simard, s’en est pris aux libéraux.

«Les députés libéraux se demandent comment répondre à un éventuel troisième référendum. Bah, j’en ai des idées pour eux autres, moi ! Ne pas trahir les Québécois en abandonnant la lutte aux changements climatiques», a-t-il notamment énoncé.

En réponse aux commentaires de M. Simard, le leader parlementaire des libéraux, Steven MacKinnon, a également donné son avis sur la question.

Il a avancé le fait qu’au Saguenay-Lac-Saint-Jean, les gens «ne parlent pas d’obsessions référendaires, ils ne parlent pas de casse, de séparation... ils se soucient de leur travail, bâtir un pays, s’occuper de leurs enfants, mettre de la bouffe sur la table et payer l’hypothèque.» Des enjeux sur lesquels les libéraux travaillent, a-t-il affirmé.

Le député bloquiste de Drummond Martin Champoux a dit avoir d’autres «suggestions pour le camp du Non» en soutenant que «le fédéral pourrait respecter les lois du Québec, par exemple la laïcité de l’État ou la Charte de la langue française. Il pourrait lutter contre le déclin du français au Québec au lieu de financer son anglicisation».

De son côté, le lieutenant du Québec pour les libéraux, Joël Lightbound, a critiqué la prise de position du Bloc québécois lors des dernières élections.

«Le Bloc n’a rien proposé, a-t-il dit. Tout ce qu’il s’est contenté de dire c’est, si c’est bon pour le Québec on vote pour, si ça n’est pas bon pour le Québec on vote contre.»

Avec le Parti québécois qui est au sommet des sondages à un an des élections, la possibilité d’un référendum semble de plus en plus concrète. 

M. St-Pierre-Plamondon a promis de tenir une telle consultation dans un premier mandat, mais on ne connaît pas le moment exact où elle aurait lieu pendant ces quatre ans.

Les péquistes effeuillent d’ailleurs ces mois-ci les différentes parties de leur «Livre bleu», qui précisent leur projet indépendantiste. Ils ont présenté jeudi après-midi un autre chapitre, celui portant sur la constitution.

Thomas Laberge

Thomas Laberge

Journaliste