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ICE: les véhicules blindés canadiens commandés auraient été fabriqués aux États-Unis

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L'emblème d'un véhicule blindé Roshel est visible lors du salon annuel de l'industrie de la défense CANSEC organisé par l'Association canadienne des industries de défense et de sécurité à Ottawa, le mercredi 28 mai 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Justin T... L'emblème d'un véhicule blindé Roshel est visible lors du salon annuel de l'industrie de la défense CANSEC organisé par l'Association canadienne des industries de défense et de sécurité à Ottawa, le mercredi 28 mai 2025. (Justin Tang | La Presse canadienne)

Les véhicules blindés que le Service de l’immigration et des douanes des États-Unis (ICE) achète auprès de la firme de défense canadienne Roshel sont conformes aux dispositions de la loi «Buy American», a déclaré l’agence jeudi.

L’équipe des relations avec les médias du ministère a indiqué dans un communiqué transmis par courriel que «la production du véhicule d’intervention d’urgence Roshel Senator est réalisée aux États-Unis».

Malgré de nombreuses demandes, l’ICE n’a pas désigné de porte-parole à qui attribuer cette déclaration et n’a répondu que plusieurs jours après que La Presse Canadienne l’ait interrogée sur cet achat.

Le courriel précise que le véhicule blindé est un «produit final certifié de fabrication nationale qui sera utilisé pour appuyer les opérations d’application de la loi de l’ICE», conformément aux dispositions de la loi «Buy American» relatives à la fabrication et à l’origine des composants.

L’ICE n’a fourni aucune autre information jeudi et n’a pas précisé le lieu de fabrication des véhicules.

Roshel possède plusieurs usines en Ontario et a ouvert une usine au Michigan en 2024. L’entreprise avait alors déclaré que les agences de défense et d’application de la loi américaines représentaient la majeure partie de ses commandes. La ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, a déclaré mercredi qu’Ottawa n’avait pas été «contacté au sujet des permis relatifs à cette transaction».

Roshel n’a pas répondu depuis plusieurs jours aux nombreuses demandes de commentaires de La Presse Canadienne et n’a publié aucune déclaration publique.

Dans une entrevue accordée au Globe and Mail, le PDG de Roshel, Roman Shimanov, s’est demandé pourquoi les médias ne parlent pas des entreprises qui «vendent des chaussettes au gouvernement américain».

L’ICE s’est procuré 20 véhicules blindés auprès de cette entreprise de Brampton, en Ontario, dans le cadre d’une commande urgente d’une valeur d’environ 10 millions $.

Cet achat a rapidement suscité des critiques de la part des militants anti-armes et des politiciens canadiens en raison des allégations de violations des droits de la personne commises par cet organisme d’application de la loi.

Le président américain Donald Trump mène une campagne d’expulsion massive visant à expulser un grand nombre d’immigrants en situation irrégulière.

Ces véhicules tactiques sont conçus pour résister aux balles et aux explosions. Un site web des marchés publics du gouvernement fédéral américain indique qu’un contrat pour ces véhicules a été attribué le 28 novembre.

La députée néo-démocrate Jenny Kwan s’est dite profondément troublée par ce contrat, car l’agence ICE a été accusée, de manière crédible, de violations des droits de la personne.

«Ce contrat soulève de sérieuses questions quant au rôle et à la responsabilité du Canada concernant le déploiement de nos technologies et produits à l’étranger», a-t-elle expliqué lors d’une entrevue mercredi.

Mme Kwan cherche à faire adopter une loi visant à renforcer la surveillance des exportations de composants de matériel militaire, bien que son parti soit largement minoritaire au Parlement actuel.

Roshel a fourni des centaines de véhicules blindés de ce type à l’Ukraine, alors que le pays mène une longue guerre de défense contre la Russie, qui a débuté en 2022.

Kyle Duggan

Kyle Duggan

Journaliste