Laissons les gens réfléchir à ce que Carlos Alcaraz a déjà accompli à Wimbledon et ailleurs, et à ce qui pourrait suivre pour un joueur qui est actuellement imbattable. Alcaraz lui-même voulait simplement profiter un peu de sa plus récente réussite.
L'Espagnol de 22 ans s'est approché à une victoire d'un troisième triomphe consécutif aux Internationaux de tennis de Wimbledon et d'un sixième titre en carrière en tournois du Grand Chelem en battant Taylor Fritz 6-4, 5-7, 6-3, 7-6 (6) vendredi lors de la première de deux demi-finales du simple masculin.
Deuxième tête de série du tournoi, Alcaraz se présentera à la finale fort d'une séquence de 24 victoires. Lors du match ultime, qui aura lieu dimanche, il croisera le fer avec l'Italien Jannik Sinner, première tête de série et numéro un mondial, qui a éliminé le Serbe Novak Djokovic, détenteur de 24 titres en simple en tournois du Grand Chelem, en trois manches de 6-3, 6-3, 6-4.
«Je ne pense pas à la série de victoires. Je ne pense pas du tout aux résultats. Je pense à... mon rêve», a déclaré Alcaraz.
«Pour être honnête, pour l'instant, je ne veux pas penser à dimanche. Je veux juste profiter de ce moment, profiter du fait que je me suis qualifié pour une autre finale.»
Alcaraz a battu Djokovic en finale en 2023 et de nouveau en 2024 au All England Club et affiche un dossier de 5-0 jusqu'à présent lors de finales de tournois du Grand Chelem en simple. Il a notamment battu Sinner en cinq sets aux Internationaux de France il y a un mois, alors qu'il tirait de l'arrière deux manches à zéro.
Cinquième tête de série et finaliste des Internationaux des États-Unis l'an dernier, Fritz tentait de devenir le premier Américain à se hisser en finale à Wimbledon depuis la défaite d'Andy Roddick face à Roger Federer en 2009.
Et Fritz a failli pousser Alcaraz vers un cinquième set alors qu'il menait 6-4 lors du bris d'égalité de la quatrième manche. Mais Alcaraz a remporté les quatre points suivants pour sceller la victoire, puis s'est basculé vers l'arrière, a écarté les bras et a crié.
«Je suis vraiment fier d'avoir su rester calme et d'avoir gardé les idées claires», a analysé Alcaraz.
Ce n'est pas la seule fois où Fritz a rendu les choses intéressantes. Au cours des deux premiers sets, il a accumulé plus de points que l'Espagnol, et a terminé l'après-midi avec plus de coups gagnants — 44 contre 38 — et 19 as contre 13.
Quand Alcaraz a commis une double faute puis a manqué un coup droit pour concéder la deuxième manche, les deux joueurs étaient à égalité à un set partout.
Mais sous les yeux de Bjorn Borg, quintuple champion à Wimbledon, et de célébrités telles qu'Anna Wintour et Leonardo DiCaprio, Alcaraz a rapidement effacé ce creux de vague, marquant certains de ses meilleurs coups en criant «Vamos !» ou en levant son index. Jusqu'à la fin du match, il n'a jamais eu à faire face à la moindre balle de bris, tout en réalisant lui-même deux bris au service de Fritz dans le troisième set.
«La plupart des choses que j'aurais changées ne m'auraient aidé que pour un ou deux points. Je crois que Carlos n'aurait fait que s'ajuster et je ne pense pas que cela aurait été une solution à long terme», a estimé Fritz.
Même lorsque Fritz a eu l'occasion de revenir dans le match, Alcaraz était prêt. Dans le premier jeu du quatrième set, Alcaraz a donné à Fritz une petite ouverture en manquant deux coups droits pour se retrouver devant un score de 0-30. Mais Alcaraz a fermé la porte tout aussi rapidement avec quatre points d'affilée, dont un as à 214 km/h et un service gagnant à 216 km/h.
Dans la tension du bris d'égalité, Fritz a pris le temps de soulever délicatement un papillon du gazon et de le mettre à l'abri. Rapidement, il a inscrit cinq points consécutifs et s'est placé en posture idéale pour forcer la tenue d'une cinquième et décisive manche. Mais Alcaraz n'a jamais laissé Fritz s'en approcher davantage, le forçant à commettre quatre erreurs.
Soleil de plomb, départ canon
La température a atteint les 30 degrés Celsius, sans qu'aucun nuage ne vienne protéger du soleil. Pour une deuxième journée consécutive, des spectateurs ont eu du mal à supporter la chaleur. Il y a d'ailleurs eu deux brèves interruptions lors du deuxième set pour venir en aide à des fans mal en point.
L'Espagnol a gagné 10 des 12 premiers points, y compris un bris dès le jeu initial. Ce jeu a donné un aperçu des raisons pour lesquelles Alcaraz est déjà perçu comme un si grand joueur. Lors du premier point, il a retourné un service chronométré à 216 km/h, puis couronné un échange de 10 coups à l'aide d'un amorti effectué en toute délicatesse.
En toute sincérité, Fritz a lui aussi très bien joué, en associant à son cadre de raquette orange fluo un niveau de jeu qui aurait été suffisant pour vaincre n'importe quel adversaire sur le gazon.
Comme tout le monde le sait maintenant, Alcaraz n'est pas un adversaire comme les autres.
