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Washington renforce son arc d’alliances militaires dans l’Indo-Pacifique

L’administration du président Joe Biden a décidé de renforcer un arc d’alliances militaires dans l’Indo-Pacifique pour mieux contrer la Chine.

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20241021081044-20241021081044-67164d0ead5a133ac596d0f2jpeg.jpg Le général Marcus Evans, commandant de la 25e division d'infanterie de l'armée américaine, marche à côté d'une couronne pendant les cérémonies en l'honneur des soldats américains morts pendant la Seconde Guerre mondiale au cimetière et mémorial américain de Manille à Taguig, aux Philippines, le lundi 21 octobre 2024. (AP Photo/Aaron Favila)

Le récent déploiement par l’armée américaine d’un système de missiles de moyenne portée dans le nord des Philippines a été «incroyablement important» et a permis aux forces américaines et philippines de s’entraîner conjointement à l’utilisation potentielle de ces armes lourdes dans les conditions d’un archipel asiatique, a déclaré lundi un général américain.

L’administration du président Joe Biden a décidé de renforcer un arc d’alliances militaires dans l’Indo-Pacifique pour mieux contrer la Chine, y compris dans toute confrontation possible sur Taïwan et d’autres points chauds asiatiques.

Les Philippines ont également travaillé à renforcer leurs défenses territoriales après que leurs différends avec la Chine ont commencé à s’intensifier l’année dernière dans la mer de Chine méridionale de plus en plus instable.

Pékin s’est farouchement opposé au déploiement accru de forces de combat américaines en Asie. Mais la Chine a été particulièrement préoccupée par le déploiement par l’armée américaine dans le nord des Philippines en avril du système de missiles Typhon, une arme terrestre capable de tirer le missile Standard-6 et le missile d’attaque terrestre Tomahawk, dans le cadre d’exercices de combat conjoints avec les troupes philippines.

«Ce que cela fait collectivement, c’est nous donner l’occasion de comprendre comment utiliser cette capacité – les défis environnementaux ici sont très particuliers à tout autre endroit de la région», a expliqué lundi le major-général américain Marcus Evans, commandant de la 25e division d’infanterie basée à Hawaï.

«L’année dernière, nous avons également déployé des capacités de tir à longue portée avec 'HIMARS' et nous avons pu les déplacer avec des avions à voilure fixe dans l’environnement de l’archipel», a déclaré M. Evans à l’Associated Press dans une entrevue à Manille, faisant référence aux systèmes de roquettes d’artillerie à haute mobilité (HIMARS), des lanceurs montés sur camion qui tirent des missiles guidés par GPS capables de frapper des cibles éloignées.

Le système de missiles Typhon devait être retiré des Philippines le mois dernier, mais trois responsables de la sécurité philippins ont récemment déclaré à l’AP que les vieux alliés avaient accepté de maintenir indéfiniment le système dans le nord des Philippines afin de renforcer la dissuasion malgré les expressions d’inquiétude de la Chine.

Les responsables philippins ont parlé sous couvert d’anonymat car ils n’étaient pas autorisés à discuter publiquement du déploiement sensible de missiles américains.

Le major-général Evans s’est rendu à Manille pour entamer des pourparlers avec ses homologues de l’armée philippine sur la tenue d’exercices militaires annuels des forces alliées dans le pays d’Asie du Sud-Est l’année prochaine, en particulier les exercices «Salaknib», qui visent à renforcer la préparation au combat de milliers de soldats américains et philippins dans des contextes de plus en plus réalistes.

«En théorie, il s’agit d’un exercice plus vaste et plus complexe», a déclaré M. Evans, ajoutant qu’il pourrait y avoir des manœuvres d’entraînement conjointes depuis les jungles du nord des Philippines jusqu’aux anciennes bases militaires américaines de la région.

«Ces relations qui sont construites, la préparation qui est développée, devraient éliminer tout doute sur l’importance de nos alliances et du travail que nous faisons ici avec l’armée philippine.»