Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, s'en est pris aux fabricants du whisky Crown Royal mardi, vidant le liquide d'une bouteille au sol devant les journalistes en signe de protestation contre la décision de la société de fermer une usine d'embouteillage en Ontario et de déplacer le tout aux États-Unis.
«Vous savez, je dis toujours que les gens intelligents ne sont pas trop intelligents, et vous êtes aussi bêtes qu'un sac de marteaux pour avoir fait ça», a lancé M. Ford vers la fin d'une conférence de presse sans rapport avec le sujet, à Kitchener, en Ontario.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Fouillant dans une bouteille qu'il dit avoir trouvée chez lui, il a commencé à déverser le contenu sur le sol.
«Voilà ce que je pense de Crown Royal. Et je pense que tout le monde devrait faire la même chose», a déclaré le premier ministre alors que le liquide ambré se vidait lentement de la bouteille. «Commencez à soutenir les entreprises qui fabriquent du whisky ici, en Ontario. C'est ce que nous devons faire, nous soutenir les uns les autres.»
Dans un communiqué de presse publié la semaine dernière, Diageo plc, le fabricant de Crown Royal, a annoncé qu'il fermerait son usine d'embouteillage d'Amherstburg, en Ontario, d'ici février, afin de rapprocher le travail de certains de ses consommateurs aux États-Unis.
«Nous apprécions le dévouement de nos employés d'Amherstburg pour leur contribution à Diageo et à la marque Crown Royal. Cette décision a été difficile à prendre, mais elle est essentielle pour améliorer l'efficacité et la résilience de notre chaîne d'approvisionnement», a mentionné Marsha McIntosh, présidente de Diageo en Amérique du Nord, dans le communiqué.
Le produit lui-même sera toujours écrasé, distillé et vieilli au Canada, a précisé la société.
Le président américain Donald Trump a mis en place des tarifs douaniers agressifs pour tenter de forcer les entreprises à relocaliser des emplois aux États-Unis. Ford a déclaré que l'Ontario et le reste du Canada devraient délocaliser autant de fabrication que possible face à ces menaces.
Diageo a maintenu que cette décision n'était pas liée aux tarifs douaniers de M. Trump, mais qu'elle visait plutôt à «accroître l'efficacité et la résilience de son empreinte manufacturière» en Amérique du Nord.
L'entreprise n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire mardi.
