Chaque année, Le Petit Robert de la langue française - une référence pour de nombreux francophones - dévoile ses nouveaux mots, qui sont choisis en fonction de l'évolution de la société. En 2025, plus de 150 mots, expressions et sens nouveaux y ont été ajoutés.
Parmi les enjeux qui nous préoccupent, il y a notamment l'environnement et l'intelligence artificielle (IA). Ce qui entraîne la création de nouveaux mots et expressions.
On y retrouve notamment géo-ingénierie (ensemble des techniques utilisées pour modifier artificiellement le climat sur la Terre), surcyclage (Réemploi de matériaux ou d’objets usagés pour la fabrication de nouveaux produits de plus grande valeur) et même vélorue (voie spécialement aménagée pour favoriser la circulation des cyclistes en agglomération).
Du côté de l'IA, les mots prompter (Adresser une requête en language naturel à une intelligence artificielle générative) et hypertrucage (procédé de manipulation audiovisuelle reposant sur l’intelligence artificielle et permettant la création d’images, de vidéos ou d’audios truqués très réalistes) ont fait leur entrée dans le dictionnaire, en plus du mot lié à l'informatique apprentissage profond (apprentissage automatique qui utilise des réseaux de neurones)
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Dans la section «société», les mots démission silencieuse ou démission discrète (fait pour un salarié de s’investir le moins possible dans son travail, généralement par démotivation) ont été ajoutés. On retrouve également mots tirés de l'anglais comme débunker (démontrer la fausseté d'une information, une théorie) et chemsex (usage de drogues lors de rapports sexuels, dans le but de les intensifier et de les prolonger). Les termes soumission chimique et microagression (1. agression superficielle. ; 2. acte ou propos d’apparence banale, généralement dénué de malveillance, mais perçu comme discriminant par la personne visée) en font également partie.
Dans les autres sections, certains mots ressortent plus que d'autres. Dans la culture et le sport, on retrouve drag (Art consistant à interpréter un personnage [souvent du sexe opposé] à l’apparence recherchée et exubérante, en jouant sur les stéréotypes de genre) et gravel (vélo conçu pour une utilisation sportive sur différents types de voies (routes goudronnées, chemins accidentés...).
Les termes chakchouka (Préparation culinaire de légumes et d’oeufs cuits à l’huile) et zaatar (1. nom donné à plusieurs plantes aromatiques de la famille des labiacées; 2. mélange d’épices et d’herbes séchées, généralement composé de zaatar, de graines de sésame torréfiées, de sumac et de sel, populaire dans la cuisine du Moyen-Orient) font entre autres partie de la section gastronomie.
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Certains mots utilisées couramment au Québec ont également fait leur entrée dans le dictionnaire: balado (provenant de l'anglais podcast- émission audio ou vidéo diffusée en baladodiffusion), cône orange (cône de chantier orange; balise de signalisation cylindrique, orange et blanche) et pelleteux (pelleteur; personne rêveuse, qui perd son temps à échafauder des projets chimériques). D'autres mots et expressions provenant d'autres pays de la francophonie y ont été aussi ajoutés, comme gâté (terme d’affection utilisé au sud-est de la France) et linge (serviette de toilette; terme utilisé en Suisse).
«La langue française est notre bien commun, notre maison.»
Du côté des noms propres, l’édition 2025 ajoute le dramaturge québécois Michel Marc Bouchard et le parolier québécois Luc Plamondon. Du côté de la littérature, il y a l'écrivaine québécoise Hélène Dorion.
D'où viennent les nouveaux mots?
Mais comment les éditeurs du dictionnaire décident-ils quels termes seront adoptés? Tout d’abord, ils utilisent un système de documentation pour trouver ces nouveaux mots, notamment dans les médias et sur les réseaux sociaux, tout en mesurant leur impact et la fréquence d'utilisation.
«Sur la base de ces données-là, on va voter», avait expliqué la directrice éditoriale du Petit Robert, Géraldine Moinard.
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Plusieurs critiqueront l’arrivée de mots tirés directement de l’anglais.
«On n’aime pas trop faire rentrer des anglicismes [...] Mais, à partir du moment où un anglicisme est très utilisé en français — d’autant plus que parfois il n’y pas d’équivalant — alors il rentre», a indiqué Mme Moinard.
En rafale
- Ensemencement des nuages – technique utilisée pour accélérer la formation de précipitations par introduction dans les nuages de particules chimiques (iodure d’argent, dioxyde de carbone solidifié...).
- Biomédicament – médicament dont la substance active est produite à partir d’une source biologique (protéines, cellules...) par un procédé biotechnologique (ex. hormones, cytokines, anticorps monoclonaux, vaccins).
- Mpox – Cette maladie ayant été découverte chez des singes; maladie infectieuse et contagieuse d’origine virale, forme atténuée de la variole. Le, la mpox est une zoonose
- Périménopause – Période qui précède et suit immédiatement la ménopause.
- Insert – préparation culinaire insérée à l’intérieur d’un entremets, d’un gâteau
- Muay thaï ou muay-thaï – sport de combat où deux adversaires munis de gants se portent des coups de poing, de pied, de coude et de genou (SYN. boxe thaïe, boxe thaïlandaise).
- Skicross – course de ski sur parcours accidenté (bosses, tremplins, virages relevés...). Le skicross est une discipline du ski acrobatique.
- Capter – donner rendez-vous à (qqn).
- C’est carré – c’est parfait ; (sens atténué) c’est d’accord, ça marche.
- Chill – calme, tranquille.
- Dinguerie – c’est une dinguerie : c’est incroyable.
- Pister – comprendre
Avec les informations d'Alex Sauro pour Noovo Info

