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Alors que les forces ukrainiennes et russes s’affrontent sur le champ de bataille, les deux clans se livrent également une furieuse guerre en ligne, alors que plusieurs fausses nouvelles sont partagées sur les réseaux sociaux.
Ce texte est une traduction de CTV News.
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Certains experts ont d’ailleurs noté toute la désinformation utilisée par le gouvernement russe, affirmant que la Russie est une victime et est constamment menacée par l’Ukraine. Une guerre cognitive amorcée par Vladimir Poutine, expliquent-ils.
Des analystes ont remarqué une vague de contenu anti-ukrainien depuis le début de l’invasion à la fin février, et certaines entreprises technologiques ont pris des mesures pour limiter l’impact des médias d’État russes.
La Russie a également lancé certaines accusations pour justifier sa guerre en Ukraine, tout en déniant les revers militaires signalés, les morts de civils et les informations qualifiant l’opération militaire d'invasion.
Le gouvernement russe a également adopté une nouvelle loi, interdisant la publication des «fausses informations» des autres médias. Un journaliste pourrait d’ailleurs écoper d’une peine de 15 ans de prison pour désinformation.
Voici plusieurs informations que la Russie a, et continue de diffuser. Informations considérées comme étant de la propagande aux yeux de l’Occident.
Le média d’information RT News (Russia Today) et l’agence de presse Sputnik ne sont plus disponibles à l’extérieur de la Russie, et Microsoft ne diffuse plus de publicités de ces deux médias.
Facebook, Twitter et YouTube ont également sévi contre les contenus partagés par RT et Sputnik, qui ont également été désactivés par TikTok.
Bell Media et Rogers ont également annoncé il y a quelques jours que RT ne sera plus disponible sur ses plateformes.
Ottawa a examiné l'impact de la présence de médias d'État russes sur les ondes canadiennes. La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré que le Canada envisage de révoquer à RT sa licence de diffusion canadienne.
Les médias d’État et les responsables gouvernementaux qualifient l’invasion russe «d’opération militaire» visant uniquement les installations militaires ukrainiennes.
Cependant, plusieurs vidéos et photos ont démontré que c’est tout le contraire qui se produit, alors que plusieurs zones résidentielles bombardées, tuant des civils.
Le journaliste d’enquête Justin Ling a rapporté à CTV, mercredi, que la Russie excellait dans la création de nouveaux récits, qui ont pour objectif d’affaiblir le moral des Ukrainiens et le soutien occidental. Elle a d’ailleurs justifié l'invasion comme quelque chose «d'altruiste et de bon».
«Sur certaines chaînes de désinformation russes, y compris certaines chaînes américaines et canadiennes, vous voyez cette nouvelle affirmant que la Russie a envahi l'Ukraine afin de détruire les installations d'armes biologiques en Ukraine, en s’inspirant de l’invasion américaine en Irak il y a 15 ans», a expliqué Ling.
«Mais vous voyez que la Russie cache la réelle intention de cette invasion, et nous devrions toujours nous méfier des informations données par les gouvernements et les chaînes subventionnées par les gouvernements, nous disant qu'il y a un complot secret en cours, qui contredit leurs “réelles motivations.”»
Les sites Web de vérification de faits PolitiFact et Snopes, ainsi que d'autres médias, ont d’ailleurs qualifié la saga des installations d’armes biologiques de désinformation. L'ambassade des États-Unis en Ukraine a traité la plainte dès avril 2020.
Poutine a soutenu que «l’opération militaire» visait à démilitariser et à «dénazifier» l'Ukraine, alors que les médias russes tels que Spoutnik ont continué de mentionner.
La Russie a également accusé l’Ukraine d’avoir commis un génocide à l’endroit des russophones habitant la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine. Des séparatistes soutenus par la Russie à Donetsk et Louhansk avaient déclaré leur indépendance en 2014, à la suite de l'annexion de la Crimée par la Russie, entrainant des conflits armés.
Aucune preuve n'a été démontrée quant aux allégations de génocide en Ukraine.
Le mois dernier, l'Ukraine a déposé une plainte contre la Russie devant la Cour internationale de justice, rejetant l'affirmation de Moscou selon laquelle elle aurait lancé son invasion pour empêcher ce génocide.
Les efforts visant à «dénazifier» l'Ukraine pourraient faire référence au bataillon Azov, une formation de la garde nationale alignée sur l'Ukraine, qui épouse des opinions néonazies et a été accusée de torture et d'autres crimes de guerre. Cependant, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est lui-même juif.
«Il y a évidemment des différences dans la façon dont les gens consomment l’information, mais je pense qu'il est juste de dire que le régime de Poutine est allergique à la vérité», a déclaré Wesley Wark, chercheur principal au Centre pour l'innovation dans la gouvernance internationale, à CTV News.
«Ils ont insisté pour que tous les médias en Russie rapportent le tout comme étant une opération militaire spéciale. Ils racontent certaines histoires sur la guerre en Ukraine, qui se concentrent sur les succès militaires russes, sans parler de la résistance ukrainienne.»
La Russie a également accusé l'Ukraine d'avoir commis des crimes de guerre, comme l'utilisation de femmes et d'enfants comme boucliers humains, affirme Wark.
La Russie semble toutefois perdre cette guerre de propagande, en ce qui concerne la façon dont les Ukrainiens et la communauté internationale perçoivent le conflit, comme en témoigne l'appel massif de l’ONU à la Russie pour qu'elle mette fin à son invasion. Poutine pourrait ne pas réussir à contrôler la guerre de l'information, selon Wark.
«S'il perd ce soutien, il est potentiellement en danger, comme il ne l'a jamais été auparavant.»