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Des automobilistes demeuraient coincés depuis près de 24 heures, mardi midi, sur une autoroute de la Virginie, dans la foulée d’un accident impliquant six semi-remorques qui a causé un bouchon long de près de 75 kilomètres.
Le département des Transports de la Virginie a confirmé que l’autoroute 95 demeure fermée dans les deux directions entre Ruther Glen, dans le comté de Caroline, et la sortie 152, à Dunfries, dans le comté du Prince William. Une porte-parole a dit espérer que l’autoroute sera rouverte sous peu, et possiblement à temps pour l’heure de pointe de mercredi matin.
Vers 9 h, mardi matin, une seule voie avait été rouverte dans une seule direction, entre les camions et les voitures en panne. D’autres automobilistes tentaient plutôt de s’en sortir à pied.
Le département a lancé sur Twitter que des renforts arrivaient d’autres États et que ses équipes étaient à pied d’œuvre 24 heures par jour, sept jours par semaine.
Des équipes tentaient de dégager les camions immobilisés, de déneiger et de déglacer l’autoroute, et de guider les automobilistes vers la sortie la plus proche.
Le sénateur Tim Kaine, l’ancien colistier d’Hillary Clinton lors de sa campagne présidentielle, est resté prisonnier de sa voiture pendant 21 heures quand il est parti de son domicile, à Richmond, à 13 h lundi, pour se rendre au Capitole, un trajet qui nécessite habituellement deux heures.
« Ça a été très pénible », a-t-il dit au réseau WTOP. Le trafic était tellement dense que les véhicules d’urgence peinaient à retirer les voitures et les camions en panne.
Il a aussi décrit des scènes de camaraderie, comme cette famille du Connecticut qui rentrait de la Floride et qui a distribué les oranges qu’elle ramenait chez elle.
L’accident survenu lundi après-midi n’a pas fait de blessés, mais il a causé un embouteillage gigantesque sur la principale artère nord-sud de la côte est des États-Unis. La situation a été aggravée par la neige qui ne cessait de tomber.
Au fur et à mesure que les heures passaient, les automobilistes ont multiplié sur les réseaux sociaux des messages de plus en plus urgents demandant de la nourriture, de l’eau et du carburant. Certains, ulcérés, ont demandé pourquoi la Garde nationale n’avait pas été mobilisée pour les sortir de ce mauvais pas.
Une femme a raconté avoir fondu en larmes quand, après 16 heures, une remorqueuse est finalement arrivée, ce qui leur a permis à elle et à quelques heures de reculer sur une trentaine de mètres pour prendre une sortie et s’échapper.
Une tempête a déposé jusqu’à 30 centimètres de neige sur la région lundi, selon le Service météorologique national des États-Unis; on a rapporté des centaines d’accidents ou de véhicules coincés dans le centre et le nord de la Virginie. À 15 h 30 lundi, la police de l’État de la Virginie rapportait avoir répondu à plus de 2000 appels reliés aux conditions routières difficiles, selon la presse locale.
La tempête a causé des pannes de courant dans le centre de la Virginie, et les caméras de surveillance sur les autoroutes ont cessé de fonctionner, a dit le département des Transports. Près de 300 000 clients étaient toujours privés d’électricité mardi, selon le site poweroutage.us.
La police avait demandé à la population d’éviter les déplacements inutiles, surtout en fin de journée quand le mercure a glissé sous le point de congélation.
Un journaliste du réseau NBC, Josh Lederman, a raconté à l’émission « Today » être coincé à une cinquantaine de kilomètres au sud de Washington D.C. depuis 20 h lundi.
« Je n’ai pas de nourriture ou d’eau. J’ai de l’essence, mais combien de temps est-ce que ça va durer ? » a-t-il demandé.
La réponse : toute la nuit.
« Je pense que le bon mot est dystopique, a dit M. Lederman. On commence à voir des automobilistes qui éteignent leur moteur pour économiser le carburant, des gens qui commencent à manquer de nourriture et d’eau, des enfants et des animaux de compagnie coincés depuis tellement d’heures, des gens qui descendent avec leurs animaux de compagnie pour les faire marcher. Et pendant ce temps, aucun signe de véhicules d’urgence qu’on puisse voir. On ne sait pas si c’est parce qu’ils ne peuvent pas se rendre jusqu’à nous, mais on commence vraiment à se dire que s’il y avait une urgence médicale, si quelqu’un n’avait plus d’essence ou de chauffage, il fait (-3 degrés Celsius) et c’est évident que personne ne pourrait nous rejoindre dans cette situation. »