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Patrik Laine a qualifié le moment où Pascal Vincent l'a écarté de la formation la saison dernière de «gênant», mais cela n'a pas empêché les deux hommes d'échanger des blagues lorsqu'ils se sont croisés au Complexe sportif CN à Brossard, mercredi matin.
Laine a été acquis des Blue Jackets de Columbus par le Canadien de Montréal le mois dernier, quelques semaines après la nomination de Vincent comme entraîneur-chef du club-école du Tricolore dans la Ligue américaine de hockey, le Rocket de Laval.
«On s'agace tout le temps: s'il va à Columbus, je l'ai suivi. Je m'en viens à Montréal, il s'en vient à Montréal. On se suit un peu partout», a dit Vincent en marge du début du camp des recrues du Canadien, mercredi.
Les deux se sont connus chez les Jets de Winnipeg, quand Vincent était l'adjoint de Paul Maurice et que le franc-tireur finlandais faisait ses débuts dans la LNH.
Laine a connu des hauts et des bas au cours de sa carrière. Son séjour à Columbus n'a pas été particulièrement couronné de succès. Laine s'est même retrouvé au sein du programme d'aide de la LNH et de son association des joueurs l'hiver dernier afin de se refaire une santé mentale.
Vincent assure que les deux hommes ont toujours eu une bonne relation.
«Notre travail, comme entraîneur, c'est de pousser les joueurs à donner le meilleur d'eux-mêmes», a-t-il dit en revenant sur sa décision de laisser de côté Laine face aux Flyers de Philadelphie le 19 novembre dernier, trois jours après avoir été cloué au banc durant les 10 dernières minutes d'un duel contre les Coyotes de l'Arizona.
«C'est un jeune homme qui a tellement de talent, a enchaîné Vincent. Il a la possibilité d'aider une équipe comme j'ai rarement vu. Il est probablement le joueur le plus talentueux que j'ai dirigé. Il est une bonne personne et je pense que c'est une acquisition incroyable pour le Canadien.»
Laine a connu ses meilleurs moments dans la LNH à ses débuts avec les Jets, marquant 36 et 44 buts à ses deux premières campagnes en Amérique du Nord.
Les Jets l'ont éventuellement sacrifié dans la transaction qui leur a permis d'obtenir Pierre-Luc Dubois.
«À Columbus, il a eu de bons moments. C'est juste que les moments n'ont pas été aussi constants, a dit Vincent. Là, je pense sincèrement qu'il est excité d'être à Montréal. Il a envie de jouer au hockey. Il veut performer. Il aime le groupe. Il est souriant. Il est très heureux d'être ici.»
Vincent a même espoir de voir Laine se nourrir de la pression associée au fait de jouer dans un marché aussi passionné par le hockey à Montréal.
«Je pense qu'il a en lui la capacité, dans un marché où il est un peu sous pression, de se surpasser, a-t-il dit. Si vous regardez son passé, et je parle de quand il était plus jeune, il était le gars clé à des moments déterminants.
«C'est la clé pour devenir un joueur d'élite. Si vous n'avez cette attitude-là, cet état d'esprit qui vous permet d'être un joueur clé dans les moments importants, vous serez un bon joueur, mais vous ne serez pas un joueur d'élite, un gars qui change le cours des matchs. Et ça, Patrik l’a en lui. S'il y a une chose, c'est peut-être une bonne affaire qu'il soit maintenant un peu plus sous les feux de la rampe.»
Vincent a aussi eu l'occasion de diriger Johnny Gaudreau durant son séjour chez les Blue Jackets.
Gaudreau et son frère Matthew sont décédés le mois dernier quand ils faisaient du vélo au New Jersey et qu'ils ont été happés par un véhicule. Le conducteur est soupçonné d'avoir été en état d'ébriété lors de l'incident.
Cette tragédie a touché beaucoup de gens à travers le monde du sport et Vincent a rendu hommage à Gaudreau, mercredi.
«Quelqu’un m’a demandé ce matin comment c’était le diriger. Je dirais que c’était trop facile, a dit Vincent. Il ne se plaignait jamais. Il y a des matchs où je l’ai moins utilisé, où j’étais un peu difficile avec lui. Il ne disait pas un mot. Le lendemain, il était encore meilleur.
«Il était juste une bonne personne. Il était très proche de son frère, de sa famille. C’était un gars de famille, c’était un gars avec de bonnes valeurs, qui était super humble. (...) C’était le genre d’individu qui était apprécié de tout le monde. Je me sens très chanceux de l’avoir rencontré. Ce qui est arrivé, c’est un désastre», a-t-il conclu.