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Les messages faisant référence à la Troisième Guerre mondiale se sont multipliés sur les réseaux sociaux et les recherches entourant la probabilité d’un nouveau conflit mondial ont explosé sur Google.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les messages faisant référence à la Troisième Guerre mondiale se sont multipliés sur les réseaux sociaux et les recherches entourant la probabilité d’un nouveau conflit mondial ont explosé sur Google.
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Or, le déclenchement d’une nouvelle Guerre froide est beaucoup plus probable qu’un nouveau conflit mondial armé, estiment des experts.
«L’ambition de Vladimir Poutine, c’est de contrôler l’Ukraine, à court terme, rappelle Justin Massie, professeur de sciences politiques à l’Université du Québec à Montréal. Et là-dessus, il n’y a pas de risque d’une Troisième Guerre mondiale, parce que les États-Unis et le reste de l’OTAN ont dit qu’ils ne se battraient pas pour l’Ukraine.»
Or dans son discours annonçant l’invasion de l’Ukraine mercredi, le président russe a formulé le souhait que l’ensemble des pays de l’Europe de l’Est – ce qui inclut des pays membres de l’OTAN, comme la Pologne, l’Estonie, la Lituanie et la Lettonie – reviennent sous le giron russe.
«Ça, ça donne un risque de conflit, concède M. Massie. Mais les Américains et les Européens ont été très, très clairs: si la Russie s’attaque à un des pays membres de l’OTAN, ils entraînent une réaction automatique des États-Unis, donc c’est la Troisième Guerre mondiale.»
Si ces échanges peuvent sembler alarmants, M. Massie estime que cette prise de position de l’OTAN est plutôt rassurante: «Ça crée de la dissuasion, et la dissuasion c’est la paix, explique-t-il. On menace la Russie de quelque chose de tellement gros que ça l’empêche d’intervenir.»
Et chose certaine, dit celui qui codirige également le Réseau d’analyse stratégique, «au Canada, on est en sécurité physique.» Les Canadiens risquent néanmoins de subir les contrecoups économiques du conflit, prévient-il.
Si un nouveau conflit armé mondial est improbable, la réaction des alliés occidentaux de l’Ukraine, plus forte que lors des conflits précédents, «va endommager les relations entre la Russie et l’Occident pour des années à venir», a estimé le directeur du Centre d'études et de recherches internationales de l'Université de Montréal Frédéric Mérand.
Verra-t-on une nouvelle version de la Guerre froide, qui a divisé la planète en deux camps idéologiques entre la Deuxième Guerre mondiale et l’effondrement de l’Union soviétique? «C’est là où on s’en va», estime Justin Massie.
«Une fois que la Russie aura le contrôle de l’Ukraine et aura fait plier le gouvernement, on va avoir une ligne de fracture qui traverse l’Europe, avec un espèce de nouveau Rideau de fer», illustre-t-il. D’un côté, les pays occidentaux membres de l’OTAN, de l’autre, les pays sous contrôle russe dont la Russie, la Biélorussie, l’Ukraine et le Kazakhstan, soutenus par la Chine.
D’autres pays, dont la Chine, se mêlent aussi du conflit, cette dernière ayant déjà véhément dénoncé les sanctions économiques contre la Russie. «Donc on voit une division du monde: ceux qui se sont opposés à cette invasion-là pour faire respecter le droit international, et les autres», résume le chercheur. Il donne par ailleurs les exemples du Brésil et de l’Inde qui ont été timides dans leurs dénonciations de l’invasion russe de l’Ukraine.
Tout pour exacerber les tensions entre la Chine et les États-Unis, et par extension, le Canada.