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«C'est une honte de seulement penser qu'on pourrait devoir détruire cette production» - Mark Craig, producteur
Les producteurs de pomme de terre de l'Île-du-Prince-Édouard ressentent de plus en plus les effets de l'interdiction par le gouvernement du Canada d'exporter leurs produits vers les États-Unis en raison de la découverte de cas de verrue fongique dans deux champs de la province.
Après quatre semaines d'interdiction, plusieurs producteurs songent maintenant à détruire les pommes de terre récoltées ou à en distribuer au plus vite à des banques alimentaires.
L'un d'eux, Mark Craig, réclame une levée de l'interdiction ou une compensation pour ses pertes. Sa terre agricole qui s'étend sur 65 hectares fait en sorte qu'il a entreposé l'équivalent de 100 camions semi-remorques remplis de pommes de terre en attendant de connaître le dénouement de l'affaire.
«C'est une honte de seulement penser qu'on pourrait devoir détruire cette production,» a-t-il dit en entrevue.
Les autorités canadiennes soutiennent que si elles n'avaient pas décrété l'interdiction d'exportation, les États-Unis auraient agi en ce sens de toute façon et que leur décision aurait été plus difficile à renverser.
Randy Visser, propriétaire de l'exploitation agricole Visser and Sons, signale que «tout endroit où il y a des personnes dans le besoin est la priorité plutôt que de devoir jeter les pommes de terre.»
Randy Visser dispose présentement d'environ 18 millions de kilogrammes de pommes de terre; habituellement, chaque semaine, il en exporte à l'étranger pour 54 000 kilogrammes.
Mark Craig essaie de vendre ses pommes de terre sur les marchés locaux, mais il observe que la présence de stocks de producteurs des autres provinces a poussé les prix vers le bas.
Si les pommes de terre devaient être détruites, il faudrait qu'elles soient déchiquetées par des souffleuses à neige pendant les mois d'hiver afin que les restes gèlent et se décomposent convenablement.
John Visser, de Victoria Potato Farm, précise que le froid neutralise efficacement la partie vivante de la pomme de terre, ce qui prévient les infestations et l'apparition d'agents pathogènes.
Dans le cas de John Visser, environ 60 % de sa production annuelle est exportée vers les États-Unis.
À son avis, il est presque certain qu'une partie de la production de l'Île-du-Prince-Édouard devra être détruite.