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La cheffe de l'opposition vénézuélienne, Maria Corina Machado, a tenté de rassurer ses partisans lundi.
La cheffe de l'opposition vénézuélienne, Maria Corina Machado, a tenté de rassurer ses partisans lundi en affirmant que sa coalition espérait toujours prendre le contrôle de la présidence malgré le départ de son candidat Edmundo González Urrutia.
Le groupe de Mme Machado maintient qu'il a des preuves que M. González a remporté l'élection présidentielle du 28 juillet par une large marge contre le président sortant autoritaire du Venezuela, Nicolás Maduro, malgré sa prétention à avoir gagné.
Mme Machado a déclaré lors d'une réunion en ligne que son groupe espère toujours voir M. Maduro quitter le pouvoir en janvier, même si pour les électeurs, ces espoirs semblent de plus en plus ténus depuis la décision de M. González de s'exiler en Espagne au cours du week-end.
Elle a soutenu que l'ancien diplomate pourrait remplir le rôle de candidat de l'opposition «avec beaucoup plus de protection et de sécurité» depuis l'étranger. Elle-même est entrée dans la clandestinité au cours des semaines qui ont suivi l'élection, alors que le gouvernement de M. Maduro a arrêté plus de 2000 personnes et réprimé les manifestations organisées dans tout le pays pour protester contre les résultats de l'élection.
«Rien n'a changé», a-t-elle insisté depuis un lieu tenu secret au Venezuela.
M. González, 75 ans, a atterri dimanche dans un aéroport militaire près de Madrid, accompagné de son épouse et de fonctionnaires espagnols. Son départ a été annoncé samedi en fin de journée par le gouvernement vénézuélien, qui avait ordonné son arrestation quelques jours plus tôt.
M. González n'avait pas été vu en public depuis la semaine suivant le scrutin, lorsque M. Machado et lui-même ont annoncé non seulement que leur campagne avait obtenu les résultats de plus de deux tiers des machines à voter électroniques utilisées lors de l'élection, mais aussi qu'ils les avaient publiés en ligne pour montrer au monde entier que M. Maduro avait perdu.
Leurs affirmations ont stupéfié leurs partisans et leurs détracteurs, car le Conseil national électoral avait déclaré M. Maduro vainqueur quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, lui accordant ainsi un troisième mandat de six ans qui devait débuter le 10 janvier. Le conseil, composé de fidèles du parti au pouvoir, n'a jamais publié de décompte détaillé des voix pour étayer la victoire revendiquée par M. Maduro.
M. González ne s'était auparavant jamais présenté aux élections. La direction de la coalition d'opposition Plateforme unitaire l'a choisi comme candidat après que le gouvernement a interdit à Mme Machado de se présenter. Elle est alors devenue sa principale porte-parole et ils ont fait campagne ensemble.
M. González a déclaré dans un communiqué lundi qu'il n'était pas motivé par une «ambition personnelle». Il a écrit qu'il restait attaché à «la réalisation de la volonté populaire», mais il n'a pas expliqué comment il entendait continuer à travailler pour atteindre cet objectif.
«Mon engagement n'est pas fondé sur une ambition personnelle. Cette décision est un geste qui s'adresse à tous et j'espère qu'il sera réciproque», a-t-il affirmé.
Mme Machado a déclaré aux journalistes que M. González était «le président élu du Venezuela», quel que soit le lieu où il se trouvait, et qu'il le resterait «jusqu'au jour où il prêtera serment en tant que président». Elle n'a pas donné de détails sur la stratégie qui pourrait conduire à ce résultat.
Des experts des Nations Unies et du Centre Carter, qui ont observé l'élection à l'invitation du gouvernement de M. Maduro, ont estimé que les résultats annoncés par les autorités électorales manquaient de crédibilité.
Dans une déclaration critiquant l'élection, les experts de l'ONU n'ont pas validé la victoire revendiquée par l'opposition, mais ils ont déclaré que les registres de vote publiés en ligne semblaient présenter toutes les caractéristiques de sécurité d'origine.