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Les parents veulent en effet bien comprendre quels sont les avantages de la vaccination, mais aussi bien saisir quels sont les risques.
Les enfants ont tout intérêt à être vaccinés contre la COVID-19, et ce, même si on a constaté depuis le début de la pandémie que le virus les rend rarement très malades, assurent deux experts avec qui La Presse canadienne a discuté.
Dans le reportage ci-dessus, découvrez comment la réalité virtuelle est désormais utilisée pour diminuer l’angoisse que peuvent ressentir certains enfants lors de leur vaccination contre le COVID-19.
« Il y a beaucoup d’informations qui circulent, a résumé le docteur Olivier Drouin, du CHU Sainte-Justine. On a beaucoup entendu dire (…) que les enfants n’étaient pas très malades, donc souvent, les parents ont des questions. »
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Les parents veulent en effet bien comprendre quels sont les avantages de la vaccination, mais aussi bien saisir quels sont les risques, a renchéri le docteur Jesse Papenburg, de l’Hôpital de Montréal pour enfants.
Puisque la dose de vaccin administrée aux enfants est différente de celle qui est donnée aux adultes, et comme les effets secondaires sont aussi différents, le docteur Drouin constate chez les parents avec qui il interagit davantage un « questionnement » qu’une « opposition ».
Les deux spécialistes rappellent qu’une infection par la COVID-19 expose les enfants à un risque de syndrome inflammatoire multisystémique, un problème de santé grave qui pourra nécessiter une hospitalisation aux soins intensifs.
Ils soulignent également que la vaccination pourra limiter la propagation du virus par les enfants, surtout à l’approche des réunions familiales des Fêtes. Un enfant infecté pourrait « transmettre l’infection à d’autres membres de la famille, particulièrement les aînés », chez qui la maladie pourrait être plus sévère, a dit le docteur Papenburg.
« Donc, il y a des bénéfices pour la famille, je crois », a-t-il ajouté.
La vaccination des enfants minimise aussi le risque d’éclosions dans les écoles et tous les inconvénients que cela peut engendrer, ont rappelé les deux médecins.
D’autres parents se demandent aussi pourquoi administrer à leur enfant un vaccin dont on ne connaît pas encore vraiment l’efficacité face au variant Omicron qui circule depuis quelques semaines, a indiqué le docteur Papenburg.
« J’ai déjà entendu cette position, mais ce n’est pas quelque chose que je suggèrerais », a-t-il dit.
La quatrième vague d’infections qui déferle actuellement sur le Québec est alimentée presque en totalité par le variant Delta, rappelle le docteur Papenburg, « donc, prenons nos décisions en fonction de ce qui se passe sur le terrain en ce moment ».
La transmission du variant Delta est très présente chez les enfants de moins de 12 ans. Une seule dose de vaccin offre d’emblée une protection importante contre le virus, mais deux doses sont requises pour avoir la meilleure protection possible.
Cela étant dit, encore une fois, à l’approche des rencontres des Fêtes, il ne serait pas sage d’attendre de pouvoir compter sur une protection « parfaite » avant d’aller de l’avant avec la vaccination, a dit le docteur Papenburg.
« Je pense que d’offrir cette première dose aux enfants, idéalement à l’avance du temps des Fêtes, ça nous donne une couche supplémentaire de protection pour nos rencontres familiales, a-t-il expliqué. Le vaccin fonctionne contre Delta. On ne sait pas ce qui va se passer avec Omicron. Est-ce qu’il va prendre le dessus ? Est-ce que le vaccin va protéger contre Omicron ou non ? Je ne le sais pas, mais en ce moment, presque 100 % des infections au Québec et au Canada, c’est Delta, donc protégeons-nous contre ça et on verra ensuite. »
Les parents qui hésitent à faire vacciner leur enfant sont souvent ceux qui n’ont pas accès à une information de qualité, a constaté le docteur Drouin.
« Il y a certains parents qui ont peut-être un accès moins facile à de l’information fiable, a-t-il dit. Ou peut-être que dans leur cercle rapproché, il y a des gens qui véhiculent des informations fausses, volontairement ou pas. »
Les parents qui ont bénéficié d’une information fiable sont plus susceptibles d’accepter la vaccination de leurs enfants, a-t-il ajouté.
Face aux autres, il importe de toujours remettre sur la table que le médecin et les parents ont un point en commun, a dit le docteur Drouin: le bien-être de l’enfant.
Même en présence de parents qui adhèrent aux théories du complot, il est inutile de se lancer dans de grandes discussions qui demanderont de l’énergie et des efforts qui seraient peut-être mieux investis ailleurs.
« Je leur dis que je comprends qu’ils ont peut-être une perception différente, puis que je vais respecter leur décision, mais que je demeure ouvert à discuter, a dit le docteur Drouin. Je réitère mon opinion professionnelle en tant que médecin traitant de leurs enfants (…) et que je suis disponible quand ils veulent (pour discuter). »