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Le site accueillera des millions de lots de combustible nucléaire usé.
Une ville du nord-ouest de l'Ontario a officiellement décidé qu'elle souhaitait devenir le site d'un dépôt géologique en profondeur pour les déchets nucléaires du Canada.
La Société de gestion des déchets nucléaires (SGDN) prévoit de sélectionner cette année un site où des millions de lots de combustible nucléaire usé seront placés dans un réseau de compartiments souterrains reliés par des tunnels profonds.
Le choix d'attribution du projet de 26 milliards $ avait déjà été limité à deux sites, à savoir Ignace dans le nord de l'Ontario et un autre dans le sud de la province. La SGDN tient à ce que les municipalités locales et la Première Nation de ces zones acceptent le projet avant d'aller de l'avant.
Ignace, qui se situe entre Thunder Bay et Kenora, est maintenant la première de ces quatre communautés à faire connaître sa décision. Le conseil municipal a voté en faveur lors d'une réunion extraordinaire tenue mercredi.
Le conseiller municipal Wayne Minnear s'est dit heureux que la ville aille de l'avant pour éventuellement accueillir le dépôt.
«Je suis également surpris parce que tout le monde ou certaines personnes à qui j'ai parlé étaient farouchement opposés à ce projet… mais la communauté s'est rassemblée avec clairvoyance pour voir que c'est le plan de l'avenir», a-t-il déclaré.
Le groupe We the Nuclear Free North a critiqué le processus, qui impliquait un rapport d'un consultant et un vote du conseil, plutôt que le référendum que l'autre municipalité en lice devrait organiser en octobre. De plus, le groupe a noté que le site proposé se trouve à l'extérieur de la communauté et que le conseil d'Ignace ne devrait donc pas avoir le dernier mot.
«Au minimum, cela devrait être une décision régionale, et non la décision d'un petit conseil en amont», a écrit Wendy O'Connor, une bénévole du groupe, dans un communiqué.
La mairesse Kim Baigrie a qualifié de «décision de sa vie» le processus qui a commencé il y a plus de 14 ans.
«Nous avons levé la main pour déclarer que nous souhaitions en savoir plus sur cette opportunité pour notre communauté — et bon sang, en avons-nous appris davantage.»
Un comité composé de membres de la communauté chargés de prendre le pouls de la population a présenté les résultats d'un vote communautaire, qui a révélé que sur les 640 résidents qui ont voté, un total de 495, soit 77 %, avait voté pour.
La Nation Ojibway de Wabigoon Lake devrait rendre sa décision en octobre, et ni la municipalité de South Bruce ni la Nation Ojibway de Saugeen n'ont encore pris de décision.
Le parc actuel de réacteurs nucléaires au Canada produira environ 5,5 millions de lots de combustible irradié, dont environ 3,2 millions sont déjà stockés sous eau ou à sec sur place dans les centrales nucléaires.
La SGDN affirme que les conteneurs actuels constitués d'épais murs de béton doublés à l'extérieur d'une plaque d'acier sont conçus pour durer 50 ans et ne constituent donc pas une solution à long terme.
L'organisation, financée par les sociétés qui produisent de l'énergie et des déchets nucléaires, comme Ontario Power Generation et Hydro-Québec, envisage plutôt de construire un dépôt géologique à plus de 500 m de profondeur.
Les pastilles de combustible nucléaire usé, cuites dans de la céramique, sont contenues dans des barres de combustible en Zircaloy résistant à la corrosion. Ces tiges seront dans des conteneurs en acier au carbone recouverts de cuivre, et ces conteneurs seront emballés dans de l'argile bentonite.
Les opposants au projet dans les communautés touchées s'inquiètent pour leur sécurité, tandis que les partisans pensent au développement économique qu'il pourrait apporter.