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Une autre victime présumée de Robert Miller a intenté une poursuite au civil contre l'homme d'affaires montréalais qui fait l'objet d'allégations selon lesquelles il aurait exploité des mineures et de jeunes femmes à des fins sexuelles.
Une autre victime présumée de Robert Miller a intenté une poursuite au civil contre l'homme d'affaires montréalais qui fait l'objet d'allégations selon lesquelles il aurait exploité des mineures et de jeunes femmes à des fins sexuelles.
Le cabinet d'avocats montréalais CaLex a déposé mercredi une poursuite de 8 millions $ contre M. Miller, la société qu'il a fondée, Future Electronics, deux de ses vice-présidents ainsi qu'un hôtel du centre-ville de Montréal où les rencontres sexuelles auraient eu lieu.
La plaignante, identifiée par les initiales «A.B.», soutient qu'elle a été victime de M. Miller pendant près de 20 ans et qu'elle est devenue dépendante de l'argent et du luxe qui lui auraient été fournis par le riche homme d'affaires.
Le document de la poursuite allègue que la plaignante, issue d'une famille d'immigrants à faible revenu, était mineure lorsqu'elle a été recrutée pour avoir des relations sexuelles avec Robert Miller en 2001.
M. Miller a démissionné de son poste de président-directeur général de Future Electronics en février dernier, au lendemain de la diffusion d'un reportage de Radio-Canada. M. Miller a alors qualifié de «fausses et sans fondement» les allégations rapportées par le diffuseur.
Le reportage de l'émission «Enquête» soutenait que M. Miller aurait versé de l'argent et offert des cadeaux à des filles de 14 à 17 ans en échange de relations sexuelles, entre 1994 et 2006.
En février dernier, le Service de police de la Ville de Montréal a confirmé qu'il avait enquêté en 2008-2009 sur les allégations visant l'homme d'affaires, puis avait soumis ensuite un dossier au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), qui devait déterminer si des accusations allaient être portées.
Selon le reportage de Radio-Canada, la police a mis fin à son enquête en 2010 et aucune accusation n'a été portée par le DPCP dans cette affaire.
M. Miller nie catégoriquement les allégations, qui n'ont pas été prouvées devant les tribunaux.
La poursuite d'«A.B.» fait des allégations similaires, qui n'ont pas non plus été prouvées devant les tribunaux.
«La plaignante, une mineure en pleine adolescence, était à cette époque non seulement vulnérable, mais aussi facilement influençable et impressionnable», peut-on lire dans la poursuite.
Au fil des années, «A.B.» aurait reçu de nombreux cadeaux, dont des voyages à New York et à Walt Disney World, un véhicule, des vêtements de luxe et des appartements payés. Ces cadeaux s'ajoutaient aux prétendues sommes versées pour des relations sexuelles.
Elle a tenté de quitter le Québec pour se refaire une vie, mais chaque fois, elle revenait dans la province lorsque M. Miller lui coupait son aide financière.
«Il était donc difficile, voire impossible, pour la plaignante de sortir de ce cercle vicieux et d'éprouver du plaisir à vivre une vie comme celle qu'elle avait connue dans sa jeunesse», souligne-t-on dans la poursuite.
«M. Miller a utilisé de l'argent et des biens matériels pour contrôler les émotions et le comportement de la plaignante, une jeune fille vulnérable qui avait du mal à ressentir du plaisir en dehors du (…) système de récompense exploité intentionnellement par Robert Miller.»
La poursuite indique que la plaignante a coupé le contact avec M. Miller en 2016. Les représentants de ce dernier lui auraient toutefois offert de l'argent, en 2022, après qu'elle leur a dit qu'elle avait été contactée par CBC et Radio-Canada pour leur reportage, selon la poursuite.
Dans le document, on allègue aussi que deux vice-présidents de longue date de Future Electronics - Sam Joseph Abrams et Helmut Lippmann - ont agi en tant qu'intermédiaires pour M. Miller. Les deux cadres auraient «activement participé aux activités du réseau» et «connaissaient ou du moins auraient dû connaître les conséquences directes de ces activités sur les victimes».
La poursuite nomme également l'hôtel Le Reine Elizabeth. Les avocats d'«A.B.» soutiennent que les employés ou la direction de l'hôtel auraient dû savoir que les jeunes filles rendaient visite à M. Miller régulièrement dans les suites.
«A.B.» demande au total 1 million $ en dommages-intérêts compensatoires à MM. Miller, Abrams et Lippmann, 500 000 $ à MM. Abrams et Lippmann en dommages-intérêts punitifs, 5 millions $ à M. Miller en dommages-intérêts punitifs et 250 000 $ à l'hôtel.
M. Miller, Future Electronics et Le Reine Elizabeth n'ont pas retourné les demandes de réaction de La Presse Canadienne.
Dans des déclarations passées aux médias, Future Electronics a indiqué que M. Miller «nie catégoriquement et avec véhémence les allégations malveillantes portées contre lui», arguant qu'elles sont «fausses et totalement non fondées».