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Les autorités chinoises ont infligé mercredi une amende de 14,7 millions de yuans (un peu plus de 2,8 millions de dollars canadiens) à la société Xiaoguo Culture Media produisant l'humoriste Li Haoshi pour une blague qui visait indirectement l'armée chinoise lors d'un spectacle de stand-up.
Li Haoshi, qui se produit sous le nom de «House», avait fait référence à un slogan de l'Armée populaire de libération lors d'un spectacle samedi à Pékin.
La police de Pékin a précisé mercredi sur le réseau social Weibo qu'elle avait aussi ouvert une enquête concernant Li Haoshi, «conformément à la loi».
La société Xiaoguo Culture Media a elle été condamnée à une amende de 14,7 millions de yuans et tous ses spectacles sont suspendus pour une durée indéterminée à Pékin et à Shanghai.
Les autorités ont menacé en outre la compagnie de poursuites judiciaires dans un pays où la liberté d'expression s'est considérablement réduite au cours de la dernière décennie sous Xi Jinping.
Selon le bureau municipal de la culture et du tourisme de Pékin, l'amende fait suite à une enquête qu'il a menée après le témoignage d'un spectateur et estimé que la blague enfreignait la loi et avait «un mauvais impact social».
Le président chinois, au long de ses mandats, a promu un nationalisme musclé et a fait du renforcement des forces armées une priorité politique et économique, vantant leur puissance lors des campagnes de propagande nationale.
La société de production et l'humoriste s'étaient déjà excusés avant l'annonce mercredi de la sanction, qualifiant la blague de «métaphore inappropriée». «Nous avons demandé» à Li Haoshi «de réfléchir sur lui-même et interrompu tous ses travaux d'acteur jusqu'à nouvel ordre», avait indiqué lundi Xiaoguo Culture Media dans un communiqué.
Le bureau municipal de la culture et du tourisme a cependant jugé que la blague contrevenait au règlement selon lequel les spectacles ne doivent pas «blesser les sentiments nationaux» et «porter atteinte à l'honneur et aux intérêts nationaux».
«Nous ne permettrons jamais à une entreprise ou à un individu de dénigrer gratuitement l'image glorieuse de l'armée populaire sur la scène de la capitale, (et) de blesser les sentiments profonds du peuple à l'égard de son armée», ont déclaré les autorités.
Sur Weibo, réseau social fortement censuré où les contenus problématiques sont généralement supprimés rapidement, de nombreux commentaires ont soutenu la sanction estimant «juste de punir quelqu'un qui commet des erreurs».
Un hashtag sur le sujet était mercredi le plus consulté sur Weibo avec plus de 700 millions de recherches.