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«Je ne suis pas conspirationniste, je suis juste "à boutte" de toutes ces injustices.» - Stéphanie Hariot
La pâtisserie Vite des péchés de Jonquière rouvrira sa salle à manger jeudi, malgré la fermeture des restaurants exigée par le gouvernement Legault.
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La propriétaire du commerce situé sur la rue Saint-Dominique, Stéphanie Hariot est excédée par la situation actuelle. Elle craint sérieusement pour la survie de son commerce.
«J’ai besoin de ce 5 $ par personne l’après-midi pour faire vivre mon commerce. L’inflation est trop drastique, dont l’augmentation de l’électricité et tout. Ce n’est pas comme si j’étais en train de foutre en l’air toutes les barrières. Je ne suis pas conspirationniste, je suis juste "à boutte" de toutes ces injustices.»
La pâtissière affirme avoir appliqué les mesures sanitaires à la lettre depuis près de deux ans, mais prend cette décision pour préserver sa santé mentale.
«Je ne défie pas les règles sanitaires parce que je les respecte toutes. Je respecte les mêmes règles qui ont été émises avant le 26 décembre ce qui veut dire le passeport, le masque, la distanciation, le lavage des mains : je respecte tout. La seule différence, c’est que je justifie que mon petit restaurant de 10 places assises au lieu de 17 depuis 2 ans n’a pas de raison de faire d’éclosions : je respecte tout. Ma clientèle, c’est majoritairement des personnes âgées qui viennent se sortir de l’isolement d’où le principe d’ouvrir une salle à manger à la base.»
Mme Hariot estime qu'il y a beaucoup d'injustice dans les décisions du gouvernement du Québec, bien qu'elle comprenne l'urgence d'agir pour sauver notre réseau de santé.
«Ce qui a fait déclencher en moi une sombre révolte c’est lorsqu’ils ont décidé, pour nous, de fermer les magasins le dimanche, sauf les pharmacies et les dépanneurs, pour faire reposer le personnel. Je suis seule à travailler le dimanche, mais j’ai fermé pour me conformer. Pendant ce temps, les grandes chaines de ce monde étaient toutes là à se remplir les poches parce qu’elles étaient ouvertes.»
Les possibles conséquences de cette décision ne freinent pas la propriétaire qui est prête à assumer les conséquences de son geste. Elle espère que la réouverture de sa salle à manger sera perçu comme un appel pour faire changer les choses au Québec.
«L’attitude paternaliste du bon papa Legault, je l’ai longtemps soutenue. Très longtemps. Mais avant qu’il vienne diriger encore une fois l’horaire de mes ouvertures et se comporter en papa, qu’il se comporte en excellent petit-fils et qu’il regarde ce qu’il fait à ses ainés.»
Les contrevenants aux règles gouvernementales s'exposent à des amendes de 6000$.
En conférence de presse jeudi après-midi, le premier ministre du Québec s'est prononcé sur la décision de Stéphanie Hariot d'enfreindre les consignes. François Legault a fait appel à la solidarité des Québécois.
«Je pense que la grande, grande, grande majorité des Québécois est prête à faire encore des efforts pour sauver des vies et pour aider le personnel de la santé. Moi, j'ai confiance que la grande majorité ne va pas laisser faire cette petite minorité qui conteste les consignes», a mentionné ce dernier.
À la suite d'une dénonciation de la santé publique, le service de police de Saguenay est intervenu au commerce Vite des péchés.
«La commerçante aurait mentionné ne pas vouloir respecter son obligation de suspendre ses activités. De plus la diffusion d’images dans les médias nous donnaient les motifs de croire à la commission d’infractions aux décrets gouvernementaux», a indiqué la police, qui mène son enquête.
Avec la collaboration d'Étienne Phénix, journaliste Noovo Info - Montréal