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Une nouvelle «cartographie complète» des risques d'inondations au Québec
L’entreprise Geosapiens, qui travaille avec plusieurs municipalités du Québec, a annoncé le dévoilement de «la première cartographie complète des inondations au Québec», une plateforme web qui permet d'identifier les zones à risques d'inondation fluviale et côtière.
Geosapiens, une entreprise fondée par une équipe de recherche de l'Institut national de la recherche scientifique, dit avoir créé la modélisation des inondations fluviales «la plus exhaustive à ce jour».
L'outil «couvre toutes les rivières et tous les ruisseaux de la province», et propose un «niveau de précision sans précédent pour une telle cartographie à grande échelle», selon le président-directeur général (PDG) de Geosapiens, Hachem Agili.
Les modèles développés par Geosapiens pour surveiller les risques d’inondation sont déjà utilisés par plusieurs municipalités.
«On travaille avec la ville de Rigaud, de Pointe-Fortune, de Notre-Dame-des-Prairies, de Saint-André d'Argenteuil et on a présentement un projet avec la ville de Gatineau aussi», a expliqué Hachem Agili à La Presse Canadienne.
Leurs produits sont également utilisés par des assureurs et par le secteur de l'immobilier afin de mieux évaluer le risque d'inondation, de planification et de communication des risques.
La nouvelle cartographie, ou la nouvelle plateforme web présentée mercredi, intègre «les données les plus à jour, notamment les données topographiques, climatiques ainsi que celles liées à l'occupation de territoire».
Par exemple, si, au printemps, la neige qui fond sur une montagne, combinée aux pluies répétées, font en sorte que le sol, déjà gorgé d’eau dans un secteur résidentiel ne peut plus en absorber, la plateforme web de Geosapiens intégrera rapidement ces informations.
L’outil est «alimenté par un modèle hydrologique de pointe qui évalue la probabilité d'inondation pour tous les bassins versants du Québec», a ajouté Hachem Agili.
La cartographie proposée par Geosapiens contient également une modélisation pour les inondations côtières, souvent causées par les tempêtes de vents.
Combler un besoin
Geosapiens souligne que la nouvelle plateforme répond à un besoin important, car actuellement, les données concernant les zones inondables au Québec sont incomplètes et souvent désuètes.
«On aide les municipalités à mieux gérer, mieux connaître le risque d'inondation parce qu'aujourd'hui, il y a un vrai besoin et un vrai manque de disponibilité des données surtout pour des secteurs qui ne sont pas couverts par le gouvernement ou pour des secteurs où les données ne sont pas à jour, il y a des données qui datent des années 1980, même des années 1970», a expliqué le PDG de Geosapiens.
Dans le dernier bilan du Plan de protection du territoire face aux inondations, le gouvernement du Québec souligne que des lacunes ont en effet été mises à jour à la suite des inondations de 2017 et de 2019 : «absence de données de caractérisation des zones inondables dans certains secteurs, cartes ne reflétant pas la réalité du terrain ni les effets des changements climatiques, application déficiente de la réglementation en vigueur, notamment».
L’équipe de Hachem Agili «travaille pour que le gouvernement du Québec» utilise les modélisations qu’elle développe.
«C’est l’un de nos objectifs, que le gouvernement du Québec utilise nos modèles, mais il y a une certaine complexité (…) on cherche à se positionner par rapport aux autres initiatives gouvernementales, parce qu'il y a plusieurs projets qui sont menés par Québec justement pour produire une cartographie pour toute la province et donc on essaie de s'intégrer dans ces projets», a résumé Hachem Agili.
Dans son dernier Bilan annuel du Plan de protection du territoire face aux inondations, le gouvernement du Québec indique que des travaux d’actualisation de la cartographie des zones inondables sont en cours et qu’à terme, « le Québec bénéficiera de cartographies actualisées qui tiendront compte des changements climatiques, réalisés selon une approche harmonisée et qui permettront aux citoyennes et citoyens de mieux comprendre le risque auquel ils sont exposés».