Société

Une méthode improvisée mise en cause dans le décès d'un travailleur à Rouyn-Noranda

La CNESST dépose son rapport

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La victime a utilisé la chaîne d'une rétrocaveuse pour soulever la plateforme d'un rouleau compacteur. La victime a utilisé la chaîne d'une rétrocaveuse pour soulever la plateforme d'un rouleau compacteur. (CNESST)

Un autre accident de travail mortel aurait pu être évité au Québec. En mai 2022, un employé de Rouyn Asphalte est décédé sur son lieu de travail, à Rouyn-Noranda.

Selon le rapport, le travailleur a perdu la vie au moment où il effectuait des vérifications mécaniques sur un rouleau compacteur. Pour effectuer les vérifications, il a dû soulever la plateforme du compacteur.

Pour ce faire, le travailleur a utilisé la chaîne d'une rétrocaveuse, une méthode improvisée, estime la CNESST. Après avoir introduit le haut de son corps en dessous de la plateforme, la chaîne s'est libérée de la plateforme, pour une raison qui demeurera toujours inconnue, écrasant le travailleur. Son décès a été constaté au centre hospitalier.

«L'ouverture qui a été utilisée n'est pas une ouverture qui était prévue pour lever la plateforme. C'était une ouverture pour maintenir la plateforme en cas d'opération, par exemple. Il y a une méthode pour lever la plateforme qui est existante de la part du fabricant. Dans ce cas-ci, elle n'a pas été utilisée.»

- Martin Roy, inspecteur responsable de l'enquête

La CNESST refuse d'identifier qui du travailleur ou de l'entreprise est en faute. L'organisation estime que son travail n'est pas d'identifier un coupable, mais plutôt de cibler les causes de la tragédie. Aucun constat d'infraction n'a été donné jusqu'ici à Rouyn Asphalte.

«La Commission peut donner un constat d'infraction lorsqu'elle constate qu'un employeur agit de façon à compromettre la santé et la sécurité d'un travailleur. Présentement, le dossier est à l'étude par la Commission. On dispose d'une période d'un an à partir de la date de l'événement pour émettre un constat, s'il y avait lieu.»

- Ghislain Vallée, directeur du Service de la prévention-inspection de l'Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec

Pour éviter que cette tragédie se reproduise, la CNESST transmettra maintenant cette enquête à de nombreuses organisations, dont le ministère des Transports (MTQ) et à l'Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec pour en informer les travailleurs. Le rapport sera également utilisé pour la formation dans des programmes d'études.